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Aux Etats-Unis, les opérateurs de téléphonie ne lanceront pas la 5G à proximité de certains aéroports

Un avion décolle à proximité d’une antenne-relais située près de l’aéroport international de San Francisco (Californie), le 18 janvier 2022. JUSTIN SULLIVAN / AFP

Le lancement de la 5G aux Etats-Unis reste prévu pour ce mercredi 19 janvier, mais pas autour de tous les aéroports. Les deux opérateurs AT&T et Verizon ont annoncé mardi qu’ils acceptaient de ne pas activer leurs relais autour de certains aéroports. Manifestement, c’est la Federal Aviation Administration (FAA, le régulateur américain de l’aviation) qui indiquera les zones à risque.

Les géants de la téléphonie répondent aux compagnies aériennes, qui ont menacé d’annuler des milliers de vols. Elles assurent que le déploiement de la 5G peut perturber certains instruments de bord indispensables à certains atterrissages : les radioaltimètres, qui mesurent la distance entre un avion et le sol ou la surface de l’eau. Ils sont particulièrement cruciaux en phase d’atterrissage par mauvaise visibilité, et utilisent la bande de fréquences qui va de 4,2 gigahertz (GHz) à 4,4 GHz. Or, AT&T et Verizon s’apprêtent à utiliser aux Etats-Unis une bande très proche au profit de leurs réseaux 5G (entre 3,7 GHz et 3,98 GHz).

Les deux opérateurs, qui ont dépensé près de 80 milliards de dollars (environ 70 milliards d’euros) pour acheter aux enchères les précieuses fréquences en 2021, sont furieux. Elles avaient déjà reporté d’un mois, puis de quinze jours supplémentaires l’entrée en service de la 5G. La FAA et les compagnies « n’ont pas été capables de résoudre la problématique de la 5G autour des aéroports alors même qu’elle a été déployée de façon sûre et efficace dans plus de quarante autres pays », a accusé Verizon dans un communiqué.

Début janvier, la FAA avait dévoilé une première liste d’aéroports américains à risque face à la 5G, notamment à New York, Los Angeles, Chicago, Las Vegas, Minneapolis, Detroit, Dallas, Philadelphie, Seattle et Miami. L’aéroport d’Atlanta, le premier du pays, n’était pas menacé. L’association des aéroports s’était alarmée : « Plus de 100 aéroports et héliports dans 46 des plus grandes régions métropolitaines du pays ne pourront pas utiliser leurs procédures d’approche par faible visibilité en raison de possibles interférences radio. » Dimanche 16 janvier, la FAA a finalement approuvé les atterrissages par faible visibilité dans 48 des 88 aéroports potentiellement affectés par la 5G, estimant qu’il n’y aurait pas de perturbations.

Des effets en cascade « incalculables »

C’était insuffisant pour les compagnies aériennes, qui ont adressé, le lendemain, avec les transporteurs FedEx et UPS, une supplique à la Maison Blanche : « Une intervention immédiate est nécessaire pour éviter une perturbation significative du trafic de passagers, du fret, des chaînes de productions et des livraisons de médicaments », écrivent les patrons aériens, estimant que si rien n’était fait, environ 1 100 vols quotidiens seraient annulés ou retardés, affectant quelque 100 000 passagers. Les patrons des compagnies, qui sont incapables de retrouver un trafic opérationnel normal depuis le début de la pandémie, jugeaient que les effets en cascade pourraient être « incalculables » et pourraient conduire « le commerce du pays à la paralysie ».

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