L’ancienne présidente de la Banque centrale américaine (Fed) devient officiellement la première femme secrétaire au Trésor. Janet Yellen a été confirmée, lundi 25 janvier, par le Sénat. Elle est la troisième membre du gouvernement de Joe Biden, dont la nomination reçoit le feu vert des élus après le chef du Pentagone Lloyd Austin et la directrice du renseignement Avril Haines.
Démocrate et économiste respectée, elle a été choisie par le président Joe Biden pour remplacer Steven Mnuchin à la tête du ministère de l’économie et des finances.
Lors d’un grand oral au Congrès la semaine dernière, celle qui va tenir les cordons du budget américain avait vigoureusement appuyé le massif plan d’aide d’urgence à l’économie de 1 900 milliards de dollars proposé par Joe Biden. Il faut « voir grand », avait plaidé Mme Yellen.
« Il y a un consensus à présent : sans nouvelle action, nous risquons une récession plus longue et plus dure et des cicatrices sur l’économie à long terme », avait justifié Janet Yellen devant les sénateurs.
Des réticences face à ses promesses
La pandémie et son cortège de restrictions à l’activité a mis le marché du travail américain à genoux, un pan de l’économie auquel Mme Yellen, une économiste du chômage, va porter beaucoup d’attention. Près de 16 millions d’Américains vivent actuellement grâce aux allocations chômage.
Lorsque Barack Obama était arrivé à la Maison Blanche en janvier 2009, au cœur de la récession provoquée par la crise financière, le taux de chômage était de 7,2 %, un peu plus élevé que les 6,7 % de décembre 2020, mais les inscriptions hebdomadaires au chômage étaient bien moindres. Les droits aux allocations chômage sont limités dans la durée, ce qui explique parfois la disparité entre le chiffre du chômage et celui des demandes d’aides.
Pour convaincre de voter le nouveau plan de Joe Biden, Janet Yellen a relevé que les taux d’intérêt proches de zéro permettent d’emprunter de l’argent sans que le coût des intérêts n’alourdisse encore la dette des Etats-Unis. « A long terme, je pense que les avantages seront bien plus grands que les coûts financiers de ce plan », avait-elle souligné devant les élus.
Elle aura fort à faire car des réticences existent même dans le camp démocrate. Sur la question des ressources de l’Etat et des impôts, la future secrétaire au Trésor a indiqué qu’elle était d’accord augmenter le taux d’imposition des entreprises à 28 %. En 2017, l’administration Trump l’avait fait tomber de 35 % à 21 %.
Les objectifs de réforme pour imposer les plus riches sont moins clairs. Mme Yellen a fait savoir que ce ne serait pas « une taxe sur la richesse » mais qu’il s’agirait d’un surcroît d’impôts sur les revenus issus d’investissements pour les foyers qui dégagent un revenu supérieur à un million de dollars.
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