Wall Street ouvre en forte baisse, les taux au plus haut depuis deux ans

La Bourse de New York évoluait en forte baisse mardi à la suite d’un long week-end, après une montée des taux obligataires et des résultats bancaires décevants.

La technologie tirait la baisse, le Nasdaq plongeant de 1,74%. L’indice Dow Jones lâchait 1,155% et le S&P 500 perdait 1,53%.

Les taux sur les bons du Trésor américain à 10 ans grimpaient à leur plus haut en 2 ans à 1,82% contre 1,78% la veille.

Wall Street était restée fermée lundi pour cause de jour férié.

Vendredi, l’indice phare de Wall Street avait perdu 0,56%, pour finir à 35.911,81 points, tandis que le Nasdaq avait gagné 0,59%, à 14.893,75 points et le S&P 500 grappillé 0,08%, à 4.662,85 points. Les trois indices avaient terminé en léger retrait sur la semaine.

Dans le sillage de la tension obligataire, le dollar prenait de la vigueur face à l’euro à 1,1364 dollar pour un euro (+0,39%) tandis que les cours du pétrole poursuivaient leur envolée, s’élevant à un sommet depuis sept ans.

« Le secteur de la technologie, qui contient de nombreuses entreprises évaluées principalement sur la promesse de leurs futurs bénéfices, est sous pression en raison de la flambée des rendements du Trésor », a expliqué Art Hogan de National Securities.

« Plus les rendements augmentent, plus les futurs revenus de ces groupes perdent de la valeur », ajoute l’analyste.

Les investisseurs étaient de nouveau saisis par la crainte d’un relèvement des taux d’intérêt par la Fed « alors qu’il y a de nouveaux commentaires sur le marché qui évoquent la possibilité d’une hausse de 50 points de base dès mars », signalait Patrick O’Hare de Briefing.com.

Jusqu’ici les marchés avaient intégré trois hausses de 25 points de base au cours de 2022.

Les rendements sur les bons plus courts à deux ans ont accéléré leur hausse à plus de 1% pour la première fois depuis février 2020.

Sur le plan des données économiques, l’activité manufacturière de la région de New York a enregistré un repli en janvier, pour la première fois depuis juin 2020, selon l’indicateur mensuel de la Fed, « Empire State ».

« L’activité des entreprises s’est brusquement stabilisée dans l’État de New York, selon les entreprises ayant répondu à l’enquête », indique la Fed dans son communiqué.

En vedette à la cote, le géant américain des jeux vidéo Activision-Blizzard était racheté par Microsoft pour la somme record de 69 milliards de dollars, a annoncé le groupe informatique.

Le titre de l’éditeur de « Call of Duty », « World of Warcraft » et « Candy Crush », prenait plus de 30% à 85,25 dollars.

Si la transaction est confirmée, il s’agira de la plus grosse acquisition du secteur des jeux vidéo, très loin devant le rachat de Zynga par Take-Two pour 12,7 milliards de dollars annoncé la semaine dernière.

Pour Microsoft aussi, c’est le plus important rachat de son histoire. Le titre glissait de 1,54% à 305 dollars.

Tous les grands noms de la tech étaient à la baisse, de Facebook (Meta, -3,94%) à Google (-2,74%) en passant par Amazon (-2,56%).

Alors que les résultats d’entreprises vont focaliser l’attention des investisseurs à partir de cette semaine, Goldman Sachs, membre du Dow Jones, a déçu et était fortement sanctionnée. L’action chutait -8,76% à 347 dollars, tombant à son plus bas depuis un an.

Même si la banque d’affaires américaine a connu en 2021 un chiffre d’affaires et des bénéfices records, ses résultats n’ont pas été à la hauteur des attentes au 4e trimestre.

Morgan Stanley dont les résultats sont attendus mercredi, plongeait aussi de 4,25% à 94,68 dollars.

Les titres cotés à New York du géant chinois de la distribution en ligne Alibaba perdaient plus de 3%, des informations de presse évoquant un éventuel examen par l’administration Biden des conditions de sécurité de l’activité « cloud » du groupe chinois.

Tous les secteurs du S&P étaient dans le rouge à l’exception de l’énergie.