Inquiets de la propagation de nouveaux variants du coronavirus, plusieurs pays, comme les États-Unis, la France ou Israël, ont imposé des restrictions d’entrée sur leur territoire. Le durcissement des mesures sanitaires suscite des manifestations, notamment aux Pays-Bas où des heurts ont eu lieu.
Confrontés depuis plusieurs semaines à une propagation de variants du Covid-19, plusieurs pays imposent des restrictions d’entrée sur leur territoire. Le président Joe Biden va restaurer, lundi 25 janvier, des restrictions d’entrée aux États-Unis, en particulier pour les étrangers ayant séjourné en Grande-Bretagne et en Afrique du Sud, où sont apparus des variants plus contagieux.
L’interdiction d’entrer sur le territoire américain s’appliquera à la plupart des citoyens non américains qui se sont rendus en Grande-Bretagne et dans une grande partie de l’Europe, ainsi qu’au Brésil et en Afrique du Sud, a déclaré un responsable de la Maison Blanche.
Les États-Unis ont officiellement passé dimanche la barre des 25 millions de cas de Covid-19. Plus de 419 097 personnes ont succombé au virus dans le pays, le plus touché au monde en valeur absolue, et dont le nouveau président Joe Biden a voulu faire de la lutte contre le virus sa priorité.
La pandémie a fait au moins 2 121 070 morts dans le monde et contaminé plus de 98,6 millions de personnes depuis son apparition fin 2019, selon un bilan de l’AFP dimanche.
L’inquiétude face aux nouveaux variants a entraîné le durcissement des mesures de restriction dans de nombreux pays, suscitant l’opposition d’une frange de la population.
Dans plusieurs villes des Pays-Bas, des heurts avec la police et des pillages ont éclaté dimanche lors de manifestations contre le couvre-feu instauré la veille, et plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées à travers le pays.
À La Haye comme à Eindhoven, des véhicules et des commerces ont été incendiés. Samedi, un centre de dépistage du Covid-19 avait été incendié à Urk, un village du nord du pays.
Au Danemark, la police a arrêté trois personnes suspectées d’avoir incendié un mannequin à l’effigie de la Première ministre lors d’une manifestation samedi soir à Copenhague. Des milliers de personnes avaient aussi manifesté samedi à Madrid, dénonçant la « tromperie » d’un virus qui, selon certains manifestants, « n’existe pas ».
À Manaus, on agrandit le cimetière
Deuxième pays le plus touché (au moins 217 037 morts) après les États-Unis, le Brésil commence tout juste sa campagne de vaccination. Après 10 jours de couvre-feu nocturne, l’État d’Amazonas va instaurer un confinement d’une semaine à partir de lundi.
Capitale de cet État du nord-ouest du pays, Manaus a déjà vécu plus de 3 000 enterrements durant ce funeste mois de janvier, le plus meurtrier depuis le début de la pandémie, où la flambée des contaminations a submergé les hôpitaux.
Officiellement, le virus est responsable de presque la moitié de ces décès et il a fallu lancer des travaux d’extension dans le cimetière Nossa Senhora Aparecida, le plus grand de la ville, afin d’y accueillir 2 000 à 3 000 morts de plus.
Au Mexique, où la pandémie a fait plus de 146 000 morts, le président Andres Manuel Lopez Obrador, 67 ans, a annoncé dimanche avoir été testé positif au Covid-19, mais ne souffrir que de « légers symptômes ».
Confinements et fermeture des frontières
La France, déjà sous strict couvre-feu, a durci dimanche ses contrôles aux frontières et présenter un test PCR négatif est devenu obligatoire pour les voyageurs venant de l’UE. La mesure s’appliquait déjà depuis mi-janvier aux voyageurs d’autres pays.
Mais « il faudra probablement aller vers un confinement », pour faire face aux variants qui « changent complètement la donne » sanitaire en France, a déclaré le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy.
La Suède a interdit, dimanche, pour trois semaines l’entrée sur son territoire depuis la Norvège après l’apparition d’un foyer de variant anglais près d’Oslo, tout en prolongeant la même mesure à l’égard du Royaume-Uni et du Danemark.
La Norvège avait annoncé samedi des mesures de semi-confinement à Oslo et sa région, les plus strictes depuis le début de l’épidémie. En Autriche, le port du masque FFP2 deviendra obligatoire lundi dans les transports publics et les magasins.
Israël qui a déjà vacciné 2,5 millions de ses habitants (sur 9 millions) a décrété dimanche soir la suspension des vols internationaux jusqu’au 31 janvier.
L’Égypte vaccine, l’UE mécontente à cause des retards de livraison
L’Égypte a entamé dimanche sa campagne de vaccination, en commençant par les professionnels de santé. Suivront les personnes atteintes de maladies chroniques et les personnes âgées. Le pays, deuxième en Afrique à lancer une vaccination à grande échelle après les Seychelles, a opté pour le vaccin chinois de Sinopharm. Des doses du vaccin d’AstraZeneca-Oxford sont également attendues.
Les autorités marocaines ont, quant à elles, ouvert les prises de rendez-vous pour la vaccination, première étape d’une campagne nationale gratuite et « graduelle » prévue dès la semaine prochaine.
Plus de 63,5 millions de doses de vaccins ont été administrées dans au moins 68 pays ou territoires, selon un comptage de l’AFP.
En Europe, la grogne monte à propos des retards de livraison annoncés par AstraZeneca et Pfizer. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a réclamé que les entreprises pharmaceutiques fassent preuve de « transparence ».
Le ministre italien des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, a précisé dimanche que de futures actions en justice annoncées par l’Italie viseront à « récupérer les doses » promises par les deux laboratoires.
Frappée de plein fouet par la résurgence de la pandémie, l’Allemagne sera de son côté la semaine prochaine le premier pays de l’UE à utiliser le traitement expérimental à base d’anticorps administré à l’ex-président américain Donald Trump lorsqu’il avait été contaminé.
De son côté, l’Australie a délivré sa première autorisation pour un vaccin, celui de Pfizer, a annoncé lundi le Premier ministre Scott Morrison. Les premières doses devraient être administrées à partir de fin février.
Les plus riches indemnes durant la crise sanitaire, selon Oxfam
Confiné depuis une semaine, le Portugal, qui a enregistré ce week-end des records de contaminations et de décès, a voté dimanche lors d’une présidentielle hors norme qui a vu la réélection au premier tour du président sortant Marcelo Rebelo de Sousa.
Avec plus 85 000 contagions et près de 1 500 morts, le Portugal occupe sur la semaine écoulée le premier rang mondial en nombre de nouveaux cas et de décès par rapport à sa population, dépassé seulement par Gibraltar.
Alors que la pandémie de Covid-19 continue à bouleverser les économies, privant des millions de personnes de travail ou de ressources, les plus riches sont jusqu’ici sortis indemnes voire renforcés de la crise sanitaire, selon l’ONG Oxfam, qui publie lundi son rapport annuel.
À l’échelle mondiale, les milliardaires vu leur fortune augmenter de 3 900 milliards de dollars entre le 18 mars et le 31 décembre 2020, selon l’ONG qui renouvelle son appel à taxer la richesse afin de combattre « le virus des inégalités ».
Avec AFP
L’article Covid-19 : les variants inquiètent, les Etats-Unis rétablissent des restrictions d’entrée est apparu en premier sur zimo news.