La Bourse de New York, anxieuse de l’inflation et de la réaction monétaire à la veille d’une audition du patron de la Fed au Sénat, a limité ses pertes lundi grâce à un fort retour du Nasdaq peu avant la clôture.
Selon des résultats définitifs, l’indice Dow Jones n’a finalement lâché que 0,45% à 36.068,87 points, après avoir glissé de près de 2%.
Le Nasdaq, qui en séance a plongé de près de 3%, a terminé de peu en territoire positif à 14.942,83 points (+0,05%).
Le S&P 500 a perdu 0,14% à 4.670,29 points.
Les actions américaines ont globalement conclu en baisse lundi « alors que les investisseurs sont tenaillés entre la hausse des rendements obligataires, l’inflation persistante et les perspectives d’un resserrement de la politique monétaire plus rapide que prévu », ont indiqué les analystes de Wells Fargo.
La semaine dernière, les trois indices avaient déjà accusé une perte hebdomadaire (de 4,5% pour le Nasdaq) alors que les rendements obligataires ont grimpé dans le sillage des signaux donnés par la Fed qu’elle allait être plus sévère envers l’inflation.
Les marchés anticipent désormais une hausse des taux directeurs dès mars et jusqu’à trois autres en 2022, sans compter la réduction du bilan de la Banque centrale, qui en réinvestissant moins dans des obligations effectue un autre tour de vis monétaire.
Alors que Jerome Powell se présente mardi devant la commission bancaire du Sénat pour son processus de confirmation à un deuxième mandat à la tête de la Fed, « les marchés sont inquiets à la veille de son audition », a expliqué Gregori Volokhine, gérant de portefeuille pour Meeschaert Financial Services.
« Tous les sénateurs vont le presser à dire qu’il va lutter fortement contre l’inflation. Cela inquiète un peu le marché d’avoir un Powell encore plus +faucon+ qu’il y a une semaine », a-t-il ajouté.
Les rendements obligataires sont montés en séance jusqu’à 1,80%, un plus haut en deux ans, avant de s’assagir à 1,76% ce qui a permis aux actions de reprendre une partie du terrain perdu.
Les taux obligataires se sont tendus ces dernières semaines avec les craintes liées à l’impact économique du variant Omicron et à l’attitude plus combative face à l’inflation de la (Fed, qui s’apprête à relever les taux au printemps.
Aussi les investisseurs vont-ils guetter l’indice des prix américains (CPI) qui sera publié mercredi pour décembre alors qu’une nouvelle hausse mensuelle de 0,4% est attendue.
Pour Joe Manimbo, spécialiste du marché des changes pour Western Union, l’inflation sur un an pourrait s’afficher à 7% contre 6,8% en novembre.
Face à ces attentes, le dollar a repris de la vigueur face à l’euro (+0,33% à 1,1323 vers 20H00 GMT) et aux principales monnaies (+0,26% pour le dollar index).
Victime aussi de l’assèchement du goût du risque, le bitcoin restait en difficulté: il a atteint samedi 40.539 dollars, un plus bas depuis septembre, et s’échangeait lundi pour 41.333 dollars (-2,32% par rapport à dimanche).
Cette semaine est également marquée par les premiers résultats trimestriels, notamment pour les banques vendredi.
Jamie Dimon, le pdg de JPMorgan, s’est montré optimiste sur la croissance américaine cette année, qui pourrait « être la meilleure depuis des décennies », a-t-il affirmé sur la chaîne CNBC.
Selon lui, le consommateur américain est en bonne forme financière mais le marché boursier pourrait connaître une année tumultueuse avec la montée des taux.
Le fabricant de vêtements de yoga et de sport Lululemon a perdu 1,91% à 348,83 dollars après avoir signalé que son quatrième trimestre ne serait pas aussi bon que prévu à cause du variant Omicron qui a a conduit à « réduire les heures d’ouverture » des magasins, a indiqué le PDG Calvin MdDonald dans un communiqué.
D’autres détaillants avaient du plomb dans l’aile, de Nike (-4,16%) à la chaîne de discount Costco (-3,24%). Les vélos d’appartements intelligents Peloton ont lâché 3,40% à 34,37 dollars.
En vedette dans l’univers des jeux video, l’action Zynga, icône des jeux mobiles, s’est envolée de 40,67% à 8,44 dollars, après l’annonce de son rachat pour 12,7 milliards de dollars par le groupe américain de jeux video Take-Two Interactive.
Cet éditeur, qui est derrière l’énorme franchise Grand Theft Auto, s’est délesté en revanche de 13,13% à 142,99 dollars.
Zynga, s’est fait connaître grâce à des jeux mobiles comme FarmVille mais a perdu en popularité au cours des dernières années. En 2021, le titre de Zynga a abandonné 54% en Bourse.
L’action hautement volatile de la chaîne de magasins de jeux vidéos GameStop a perdu 6,73% à 131,15 dollars après avoir grimpé d’autant vendredi avec l’annonce de partenariats dans les actifs numériques.
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