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En Irak, des députés s’invectivent lors de la session inaugurale du Parlement

Le député Mahmoud Al-Machhadani (à gauche), lors de la session inaugurale du nouveau Parlement irakien, le 9 janvier 2022, à Bagdad. AP

Le député Mahmoud Al-Machhadani, qui présidait dimanche 9 janvier 2022 la session inaugurale du nouveau Parlement irakien, a été hospitalisé après que des échauffourées ont éclaté au cours de la séance, a-t-on appris auprès de la télévision publique et de députés. L’agence de presse irakienne INA a ensuite affirmé que son état était « stable ». La séance a été suspendue plus d’une heure, avant de reprendre.

Selon le député kurde Muthanna Amin, la séance inaugurale a « débuté normalement avec la prestation de serment » des 329 députés élus lors des élections législatives du 10 octobre. Puis, le Cadre de coordination – coalition regroupant plusieurs partis chiites – a revendiqué être l’alliance parlementaire la plus importante avec 88 députés, selon lui.

M. Machhadani « a alors demandé à ce que cette information soit vérifiée, après quoi il a été invectivé et des députés l’ont attaqué », a déclaré M. Amin à l’Agence France-Presse sans préciser l’identité des agresseurs, ni si son hospitalisation était directement liée à cette agression. Des vidéos manifestement filmées par des députés montraient des élus s’invectiver entre eux.

D’après plusieurs sources parlementaires, la controverse met aux prises le Cadre de coordination et leurs rivaux du courant sadriste, du nom du clerc chiite Moqtada Sadr. Son courant a enlevé 73 des 329 sièges. Galvanisé par ce score, le leader chiite a dit à plusieurs reprises vouloir constituer un « gouvernement de majorité ». Son courant et ses partenaires entendent être majoritaires au Parlement et avoir la haute main sur les ministères et la désignation du premier ministre.

Le Cadre de coordination – auquel appartiennent plusieurs partis chiites dont l’Alliance de la conquête, vitrine politique de la Mobilisation populaire – ne l’entend pas ainsi. Il revendique l’apanage de nommer le premier ministre grâce aux 88 élus qu’il dit compter, soit 15 de plus que le courant sadriste.

Instabilité teintée de violence armée

Les députés doivent s’atteler à élire un président du Parlement, rôle traditionnellement dévolu à un sunnite. Dans les trente jours suivant sa séance inaugurale, le Parlement doit élire le président de la République. Celui-ci devra ensuite désigner un premier ministre, choisi par la plus grande coalition. Une fois désigné, le premier ministre a trente jours pour former un gouvernement.

Moqtada Sadr a laissé entendre que sa préférence allait à une alliance avec deux formations sunnites, Azm et Taqadom, et le Parti démocratique du Kurdistan. Majoritaire à la Chambre, cette coalition pourrait alors nommer un premier ministre, un poste qui va historiquement à un musulman chiite.

Toujours dans le camp chiite, l’Alliance de la conquête n’a remporté que 17 sièges contre 48 dans le Parlement sortant. Les responsables du parti affirment que le scrutin a été entaché de fraudes, mais leur recours pour faire annuler les élections a été rejeté par la justice.

La période post-électorale a été marquée par une instabilité teintée de violence armée. Les partisans de la Mobilisation populaire ont manifesté leur colère devant l’ultra-sécurisée « zone verte » de Bagdad, qui abrite notamment des bâtiments gouvernementaux et l’ambassade américaine. Le 7 novembre, une tentative d’assassinat non revendiquée du premier ministre Mustafa Al-Kadhimi, au moyen de drones piégés à son domicile, a encore un peu plus exacerbé les tensions.

Le Monde avec AFP

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