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En Iran, une dégradation continue des droits humains

Manifestation d’opposants exilés au président iranien Ebrahim Raïssi, le 5 août 2021, à Londres. ADRIAN DENNIS / AFP

Arman Abdolali a été pendu le 24 novembre 2021 sans que ses parents aient pu lui dire au revoir. L’exécution du jeune Iranien a créé une vague d’indignation parmi les organisations de défense des droits humains, mais aussi sur les réseaux sociaux, car il a été condamné à mort pour un fait survenu alors qu’il n’avait que 17 ans. L’homme en avait 25 au moment de sa mort. La République islamique d’Iran a l’un des taux les plus élevés au monde d’exécutions de personnes mineures au moment des faits qui leur sont reprochés.

« La communauté internationale ne devrait pas tolérer la torture et l’exécution d’enfants délinquants en Iran », a dénoncé Mahmoud Amiry-Moghaddam, le directeur de Droits de l’homme d’Iran, une organisation non gouvernementale (ONG) basée à Oslo. Selon Amnesty International, l’enquête policière dans l’affaire d’Arman Abdolali était « incomplète et défectueuse », son procès « extrêmement inéquitable ». L’adolescent avait été accusé d’avoir tué sa petite amie en 2012. Il avait pourtant déclaré devant le juge avoir été torturé et battu pendant sa détention en isolement (soixante-seize jours) dans le but de lui faire avouer le crime. Le tribunal a néanmoins cité ces aveux comme preuves pour le condamner, explique Amnesty International dans son communiqué.

Aveux sous la torture

Le 17 novembre, l’Assemblée générale des Nations unies (ONU) a condamné dans une résolution les violations des droits humains en Iran. Le rapport de l’ONU évoque sept exécutions récentes de personnes mineures au moment du crime qui leur a été imputé. Ces dernières avaient fait des aveux sous la contrainte et la torture. Dans sa résolution, l’ONU exprime également son inquiétude face à la « fréquence alarmante de la peine de mort », au « recours généralisé et systématique aux arrestations et détentions arbitraires » et aux « intimidations et persécutions, y compris enlèvements, arrestations et exécutions d’opposants politiques et de défenseurs des droits humains ».

L’arrivée au pouvoir du président ultraconservateur Ebrahim Raïssi, en juin, a renforcé le poids des durs dans l’équilibre des pouvoirs en Iran. Désormais, les trois piliers – judiciaire, législatif et exécutif – sont aux mains des conservateurs et s’alignent sur la ligne prônée par le Guide suprême, Ali Khamenei. L’élection du nouveau chef de l’Etat iranien, qui a joué un rôle-clé dans l’exécution des milliers de prisonniers politiques en 1988, ne laissait guère d’espoir d’amélioration en matière de droits humains dans le pays.

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