C’est une alliance qui pourrait accélérer considérablement le processus d’homologation du candidat-vaccin de la biotech allemande CureVac, puis sa fabrication et sa distribution, s’il était autorisé par les autorités européennes. Depuis le 7 janvier, le groupe pharmaceutique et agrochimique allemand Bayer s’est associé avec la biotech dans une « alliance pour le vaccin », qui associe les compétences des deux entreprises.
CureVac, 560 salariés et sise à Tübingen (Bade-Würtemberg), est actuellement dans la phase 3 de ses essais cliniques et espère qu’ils seront achevés d’ici à la fin du premier trimestre. Elle ferait ensuite sa demande d’autorisation, ce qui lui permettrait de produire les 300 millions de doses visés en 2021, selon ses prévisions actuelles.
La division pharmaceutique de Bayer, de son côté, dispose d’une longue expérience d’essais cliniques, et d’une expertise sur les questions réglementaires, les procédures d’homologation et la distribution à grande échelle qui devraient pouvoir soutenir idéalement son nouvel allié. Le groupe de Leverkusen examine actuellement si ses infrastructures peuvent être adaptées à la production : le groupe dispose d’usines en Europe et aux Etats-Unis qui pourraient éventuellement être mises à contribution pour le vaccin, une fois homologué.
La technologie de l’ARN messager
CureVac est à bien des égards comparable à sa concurrente allemande BioNtech, l’entreprise de biotechnologie qui a sorti avec Pfizer le tout premier vaccin anti-Covid-19. Toutes deux exploitent la technologie de l’ARN messager. Comme BioNtech, CureVac est une des rares biotechs du pays pouvant financer ses recherches à long terme en Allemagne grâce au soutien d’un milliardaire, en l’occurrence Dietmar Hopp, le cofondateur du groupe informatique SAP. L’entrepreneur a investi 1,5 milliard d’euros dans CureVac et détient encore près de la moitié de son capital.
Cette participation est critiquée par les milieux économiques, mais aussi les Verts
Mais contrairement à BioNtech, CureVac présente la caractéristique de compter parmi ses actionnaires… l’Etat allemand. Berlin avait investi 300 millions d’euros pour s’assurer 23 % du capital de l’entreprise, juste avant sa mise en Bourse, à l’été 2020. Cette participation, présentée alors par le ministre de l’économie comme « de haute importance sur le plan de la politique industrielle », en raison de la dimension stratégique des vaccins en période de pandémie, est toujours critiquée par les milieux économiques, mais aussi par les Verts, qui y voient une entrave à la concurrence, alors même que BioNtech, elle, est resté 100 % priveé.
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