Le ministère de l’intérieur aura choisi le jour de Noël pour refuser aux Missionnaires de la charité, congrégation fondée par Mère Teresa, la licence leur permettant de recevoir des financements étrangers. Selon la décision des autorités indiennes, l’organisation caritative ne remplissait plus les « conditions d’éligibilité » pour percevoir des fonds étrangers.
Les autorités ont « offert un cruel cadeau de Noël aux plus pauvres des pauvres », a déclaré le père Dominic Gomes, vicaire général de l’archidiocèse de Calcutta, dans un communiqué qualifiant la décision d’ « attaque odieuse ». L’organisation caritative a assuré qu’elle n’utiliserait plus de fonds étrangers « jusqu’à ce que la question soit résolue » et se voit ainsi privée d’importantes ressources.
L’organisation de Mère Teresa, fondée en 1950 à Calcutta, gère des foyers d’accueil à travers tout le pays. La religieuse catholique, prix Nobel de la paix 1979 et canonisée par le pape François en 2016, a consacré une grande partie de sa vie à aider les plus démunis en Inde. Ce revers intervient quelques semaines après l’ouverture d’une enquête visant les Missionnaires de la charité dans l’Etat du Gujarat (ouest de l’Inde) pour « conversions forcées ». L’organisation dément farouchement.
Attaques contre la minorité chrétienne
Les accusations de ce type de la part des ultranationalistes hindous à l’encontre des chrétiens et des musulmans sont devenues monnaie courante en Inde. Une dizaine d’Etats indiens ont d’ailleurs adopté des lois anticonversion.
Par ailleurs, les attaques contre la minorité chrétienne se sont multipliées. Cette année, les festivités de Noël ont été perturbées par des extrémistes hindous qui ont brûlé des effigies du Père Noël, vandalisé des statues de Jésus ou encore empêché des hindous de participer aux célébrations de la nativité.
A l’instar de l’ordre fondé par Mère Teresa, plusieurs milliers d’ONG ont aussi perdu leur licence au 1er janvier et vont donc se retrouver privées de fonds étrangers. Certaines, comme Oxfam India, se sont vu refuser leur demande de renouvellement. Le « refus de renouveler » cette autorisation « va sévèrement affecter le crucial travail humanitaire et social en cours dans seize Etats à travers le pays », a déclaré Oxfam India dans un communiqué publié le 2 janvier.
Beaucoup accusent le gouvernement de se servir de la loi sur les financements étrangers pour cibler les structures qui lui opposent de trop virulentes critiques. En 2020, Amnesty International avait mis fin à ses opérations en Inde après le gel de ses comptes en banque par le gouvernement. En 2019, Greenpeace avait fermé deux de ses bureaux pour des raisons similaires.
L’article L’organisation de Mère Teresa privée de financements étrangers est apparu en premier sur zimo news.