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Trois pays européens, trois façons de former des diplomates

Le ministre espagnol des affaires étrangères, Jose Manuel Albares lors de sa prise de fonction à Madrid, le 12 juillet 2021. ANDRES BALLESTEROS / AFP

Comment devient-on diplomate en Europe ? Alors que le projet de réforme de la haute fonction publique inquiète le Quai d’Orsay, nous présentons la situation de trois pays, aux traditions différentes.

Au Royaume-Uni, le Foreign Office « très Oxbridge »

Les membres du service diplomatique britannique sont souvent considérés comme une élite à part, triée sur le volet. « Il y a une ambiance très “Oxbridge” [Oxford-Cambridge], avec beaucoup de réseautages », explique un ancien employé, qui requiert l’anonymat et a préféré rejoindre un travail universitaire. Il note que les salaires à l’embauche sont assez faibles (autour de 35 000 euros par an) et qu’il faut souvent attendre une décennie avant d’avoir un premier poste à l’étranger : « Cela attire ceux qui ont déjà de l’argent. »

Pour entrer au Foreign Office, en particulier dans le prestigieux « Fast Stream », réservé aux meilleurs éléments, il faut généralement passer par le concours organisé par la Commission de la fonction publique. Celui-ci est commun à toute la fonction publique pour les épreuves écrites, mais se sépare entre les fonctionnaires et les diplomates au niveau des entretiens oraux.

Les candidats viennent d’un vivier un peu plus large qu’en France, note Peter Ricketts, ancien ambassadeur du Royaume-Uni à Paris, qui a fait toute sa carrière au Foreign Office : « Parce qu’il n’y a pas de système de préparation de type ENA, les candidats viennent soit directement des universités, soit posent candidature après plusieurs années d’une autre carrière. »

Une autre façon d’entrer officiellement au service diplomatique est d’obtenir un poste au Foreign Office recruté sur simple candidature, d’y travailler deux ans, puis de demander une titularisation officielle.

Le Foreign Office est sous forte pression budgétaire depuis une décennie pour réduire la masse salariale. A l’étranger, de plus en plus de postes sont fournis par des recrutements locaux, plutôt que des expatriés. Et s’il n’y a pas eu de guichet de départ en tant que tel, beaucoup n’obtiennent pas la promotion qu’ils souhaitent ou le poste auquel ils candidatent, et au final, finissent par partir.

En Espagne, un projet de réforme mal reçu

En Espagne il n’existe qu’une filière pour devenir diplomate : la très traditionnelle Ecole diplomatique (ED) d’Espagne, fondée en 1942. On y accède par concours, il faut pour cela avoir un diplôme universitaire. Le nombre de places varie en fonction des besoins du ministère des affaires étrangères. Seules 37 places ont été convoquées en 2021, 35 en 2020.

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