L’encombrement redouté par Joe Biden au Congrès se précise, avec le risque de ralentir le rythme de son début de mandat, en pleine épidémie et alors que l’économie donne des signes inquiétants de faiblesse. La Chambre des représentants des Etats-Unis a en effet prévu de transmettre au Sénat lundi 25 janvier la mise en accusation de Donald Trump pour son rôle dans l’attaque contre le Congrès, le 6 janvier. Il s’agissait du point d’orgue d’une campagne de désinformation visant à contester le résultat de l’élection présidentielle remportée par le candidat démocrate le 3 novembre 2020.
Le procès de l’ancien président, le seul de l’histoire des Etats-Unis à avoir connu l’opprobre de deux mises en accusation au cours de son mandat, s’ajoute désormais à un agenda chargé. Il devrait débuter le 8 février selon le chef de la nouvelle majorité démocrate, le sénateur de l’Etat de New York Chuck Schumer.
Agenda compliqué
La haute assemblée est déjà occupée par le processus de confirmation des personnalités sélectionnées par Joe Biden pour composer son cabinet. Après la directrice du renseignement national, Avril Haines, première femme à occuper cette fonction, l’ancien général Lloyd Austin a été confirmé à une écrasante majorité vendredi 22 janvier comme secrétaire à la défense, devenant le premier Afro-Américain à occuper une telle fonction.
Seuls deux sénateurs républicains, Mike Lee (Utah) et Josh Hawley (Missouri) se sont opposés à cette confirmation. Auparavant, Lloyd Austin avait dû obtenir un feu vert préalable du Congrès. En effet, il n’a quitté l’armée que depuis quatre ans au lieu des sept requis pour pouvoir occuper un poste qui revient ordinairement à un civil. L’ancien militaire a profité de ses premières heures de patron du Pentagone pour joindre le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, un signal adressé aux alliés des Etats-Unis après quatre ans de relations conflictuelles avec Donald Trump.
A ces confirmations traditionnellement consensuelles parce qu’elles concernent la sécurité nationale devrait s’ajouter rapidement Janet Yellen. L’ancienne présidente de la Réserve fédérale (Fed, banque centrale) sera la première femme à occuper la fonction de secrétaire au Trésor. Mais une bonne vingtaine de postes stratégiques restent cependant tributaires d’un agenda encore compliqué par le rapport des forces entre démocrates et républicains.
Les premiers sont devenus majoritaires le 20 janvier avec la prestation de serment de deux démocrates élus le 5 janvier en Géorgie, un ancien bastion républicain, mais uniquement du fait de la voix prépondérante de la vice-présidente Kamala Harris, également présidente du Sénat. Le chef de la majorité républicaine sortante, Mitch McConnell (Kentucky), expert redouté des arcanes parlementaires, traîne cependant des pieds pour tenter d’obtenir un peu probable engagement formel des démocrates à préserver le filibuster, disposition qui oblige la majorité à recueillir 60 voix pour contrer la moindre tentative d’obstruction.
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