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Covid-19 en Israël : le dilemme de la quatrième dose

Des personnels du centre médical Sheba, volontaires pour une quatrième dose de vaccin contre le Covid-19, à Ramat Gan (Israël), le 27 décembre. JACK GUEZ / AFP

L’Etat hébreu se dirige à coup sûr vers une quatrième dose de vaccin anti-Covid pour les plus de 70 ans et les populations à risque : il ne manque que l’aval du directeur général du ministère de la santé pour mettre en place cette campagne, qui serait la première au monde.

La semaine dernière, le conseil scientifique sur le Covid-19 avait recommandé ce deuxième rappel pour le personnel soignant et les plus de 60 ans, ainsi que la réduction du laps de temps entre deux doses à trois mois. Les mesures avaient été accueillies par le premier ministre, Naftali Bennett, et le ministre de la santé, Nitzan Horowitz, avec enthousiasme.

Un tel empressement pourrait surprendre, même dans le pays du tout-vaccin. La quatrième dose n’a pas encore reçu l’aval des principales agences de régulation. Et la situation sanitaire en Israël est plutôt bonne : l’Etat hébreu a pris la décision de fermer hermétiquement ses frontières le 29 novembre, quelques jours seulement après l’identification du nouveau variant. « On a gagné un mois », s’est félicité M. Bennett le 21 décembre.

Trois mille lits en réanimation

Aujourd’hui, le variant est fermement ancré sur le territoire. Mardi soir, une femme, hospitalisée, est morte, atteinte du variant Omicron. Elle faisait partie des 1 741 personnes porteuses. Plus de la moitié d’entre elles l’ont contracté à l’étranger – mais selon le ministère de la santé, 623 nouveaux cas, en majorité des transmissions locales, ont été confirmés dans la seule journée de lundi. Selon les prévisions du gouvernement, les nouvelles infections devraient être multipliées par deux tous les deux ou trois jours.

Le nombre de cas graves, lui, reste stable, avec 84 personnes en situation critique. Israël dispose de 3 000 lits en réanimation : on est donc loin de l’urgence. « C’est un vrai dilemme, dit Ran Balicer, chef du conseil scientifique. Notre situation est unique parce que nous sommes le premier pays à avoir donné le rappel, et donc le premier pays à témoigner de la baisse d’immunité suite à la troisième dose. »

« D’après les données du Royaume-uni, ce variant a trois fois moins de chance de mener à l’hospitalisation – mais s’il est trois fois plus infectieux, alors on prend le risque de se faire déborder, ajoute M. Balicer. Quand on parle de santé publique, l’optimisme est important, mais nous avons la responsabilité de nous préparer à tous les scénarios. »

Les mesures de restriction sont peu respectées

« Quand on se bat contre une pandémie, il faut parfois prendre des risques », abonde de son côté le professeur Arnon Afek, directeur adjoint du centre médical Sheba, l’un des plus grands hôpitaux du pays. Depuis le début de la vaccination, l’hôpital mène une étude continue sur 6 000 de ses salariés. Mi-décembre, Sheba a demandé à lancer la première étude au monde sur la quatrième dose – l’autorisation du ministère de la santé a été reçue en début de semaine : 150 personnes entre 20 et 80 ans ont commencé à recevoir le deuxième rappel lundi.

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