Des reliques datant de la guerre de Sécession, mais pas de trésor : la capsule temporelle enterrée depuis cent trente-quatre ans sous le socle de la statue du général confédéré Robert Lee en Virginie a dévoilé ses mystères, mardi 28 décembre, à Richmond, sans satisfaire les espoirs des collectionneurs américains.
A l’intérieur, les techniciens du département des ressources historiques de l’Etat de Virginie ont notamment trouvé des balles Minié, (munitions de la guerre de Sécession entre 1861 et 1865), des billets et des pièces de monnaie émis par le gouvernement confédéré, des journaux et des revues, un almanach datant de 1887, des livres, une bible, et des documents de loges maçonniques de la région.
Deux petites sculptures de bois – les symboles maçonniques de l’équerre et du compas – et un drapeau confédéré étaient dans une enveloppe. Selon les experts, les sculptures de bois auraient été taillées dans l’arbre qui abritait la tombe de Thomas « Stonewall » Jackson, un général confédéré. Un marque-page avec le profil dessiné du général Lee était inséré dans l’un des livres. La boîte contenait aussi un fragment d’une bombe utilisée lors de la bataille de Fredericksburg, remportée par les Sudistes en 1862.
Le document le plus marquant reste un dessin représentant une femme agenouillée se recueillant devant le cercueil d’Abraham Lincoln, assassiné le 14 avril 1865. Elle avait été publiée en double page centrale dans la revue Harper’s Weekly deux semaines plus tard. Les observateurs espéraient toutefois découvrir une photo du président américain présentée comme historique et qui aurait pu affoler le marché des collectionneurs.
« En bien meilleur état que ce à quoi nous nous attendions »
La boîte en cuivre d’une trentaine de centimètres de côté enterrée en 1887 contenait une soixantaine d’articles dont la liste avait été publiée dans un journal de Richmond cette année-là. Son contenu « est en bien meilleur état que ce à quoi nous nous attendions », a affirmé Kate Ridgeway, la responsable du département des ressources historiques de l’Etat de Virginie, en ouvrant délicatement la boîte de métal. Les objets « étaient plus mouillés que nous l’espérions, mais pas en aussi mauvais état qu’ils auraient pu être », a-t-elle expliqué à la fin de l’intervention, qui a duré plus de deux heures et était retransmise en direct à la télévision et sur les réseaux sociaux.
Une capsule temporelle est un réceptacle contenant des objets ou documents représentatifs d’une époque, destinés aux générations futures. Elle a été trouvée à la base du socle de l’imposante statue équestre du général Robert Lee, chef de l’armée confédérée qui a notamment défendu l’esclavage pendant la guerre de Sécession. Elle avait été inaugurée en 1890 à Richmond, l’ex-capitale des sécessionnistes.
Vue comme un symbole du passé esclavagiste du pays par de nombreux Américains, la statue était devenue la cible de manifestations antiracistes après la mort de l’Afro-Américain George Floyd, tué par un policier blanc en mai 2020. Elle a été déboulonnée en septembre, dans un contexte de remise en cause des monuments confédérés, et son socle a été déplacé.
Une première boîte avait été exhumée récemment du piédestal, mais elle ne contenait que trois livres et une enveloppe en tissu avec une photographie, tous endommagés par l’eau, ainsi qu’une pièce de monnaie d’origine inconnue. Cette capsule semble avoir été placée dans le socle par des travailleurs ayant participé à l’érection de la statue.
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