Après le passage du typhon Rai, qui a ravagé l’archipel le 16 décembre, des centaines de milliers de personnes aux Philippines ont passé le réveillon de Noël dans des conditions plus que précaires : sans toit, sans nourriture, ni eau potable, sans électricité et sans réseau téléphonique ou Internet. Les îles de Mindanao, Siargao, Dinagat et Bohol comptent parmi les plus dévastées par cette tempête qui a fait près de 400 morts et des centaines de milliers de sans-abri.
Aux Philippines, pays à majorité catholique, les familles se réunissent généralement pour partager un repas pour Noël. Mais les destructions étendues causées par Rai ont limité les célébrations. Debout dans une flaque d’eau, dans son église San Isidro Labrador dans la ville d’Alegria, à l’extrémité nord de l’île de Mindanao, ravagée par le typhon, le père Ricardo Virtudazo a célébré la messe devant quelques dizaines de fidèles qui, cette année pour Noël, souhaiteraient recevoir un toit, de la nourriture et du beau temps.
« L’important, c’est que nous soyons tous en sécurité », déclare Joy Parera, venue assister à la messe de Noël avec son mari à l’église San Isidro Labrador. Une pluie fine a détrempé les bancs et le carrelage blanc de l’église endommagée, dont le plafond est percé d’un trou béant depuis le passage du typhon. Les fidèles rassemblés à l’intérieur, portant des masques, ont prié pour une année meilleure. « Nous avons encore de l’espoir », assure le père Virtudazo à l’Agence France-Presse (AFP). « Malgré les calamités qu’ils subissent, [les Philippins] ont toujours foi en Dieu », dit-il.
Appel à l’aide internationale
L’ampleur des dégâts, l’absence de signal téléphonique et de réseau Internet dans de nombreuses régions ainsi que l’épuisement des caisses de l’Etat dû à la pandémie ont entravé l’arrivée de l’aide. Arthur Yap, gouverneur de la province de Bohol, durement touchée – où plus de 100 personnes ont péri dans le typhon et où environ 150 000 maisons ont été endommagées ou détruites –, a demandé, samedi 25 décembre, aux agences d’aide étrangères d’aider à fournir des abris temporaires et des systèmes de filtration d’eau pour compléter l’aide du gouvernement philippin.
Pour Noël cette année, tout ce que Nardel Vicente voudrait serait de l’aide pour acheter un nouveau toit pour sa maison d’Alegria, détruite par le typhon. Sans emploi et avec peu d’argent, M. Vicente reconnaît que sa famille ne peut pas se permettre un repas de fête. « Les années précédentes, nous avions des spaghettis, du porc, du poulet, tout ce que nous pouvions nous permettre », raconte cet homme de 38 ans. Mais, ajoute-t-il, « ce n’est pas grave, nous sommes en vie. »
Marites Sotis sert habituellement de la viande, des rouleaux de printemps et de la salade à sa famille. Mais pas cette année. « Nous n’en aurons pas parce que ça coûte très cher », explique à l’AFP cette femme de 53 ans, qui vit dans la commune côtière de Placer où la tempête a abattu la plupart des cocotiers de la famille. « Nous nous contenterons de spaghettis », dit-elle.
Certains survivants de la ville voisine de Surigao City se tiennent sur les routes depuis des jours, mendiant de l’argent et de la nourriture aux automobilistes de passage. Ils n’ont pas reçu la moindre aide du gouvernement. Inaga Edulzura, 41 ans, espère seulement obtenir un paquet de spaghettis pour cuisiner pour sa famille. Sinon, ils « se contenteront de tranches de pain ». « Notre seul souhait est qu’il y ait du beau temps le jour de Noël pour nous donner un peu de joie. Ça et de la nourriture. »
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