Si sa posture de « poète président », d’incarnation de l’« humanisme universel » et de chantre de la fierté noire le précède, Léopold Sédar Senghor a aussi eu ses détracteurs. Au Sénégal, où il fut président de 1960 à 1980, il est perçu comme un défenseur du « néocolonialisme » imaginé par la France pour perpétuer sa domination sur l’Afrique, mais aussi comme un chef d’Etat autoritaire.
Léopold Sédar Seghor est « une ombre, une énigme pour la génération des jeunes Sénégalais », selon Mamadou Diouf. Le Sénégal a vécu une période de « désenghorisation » avec l’arrivée d’Abdou Diouf, explique Abdoulaye Bathily, auteur de Mai 1968 à Dakar ou la révolte universitaire et la démocratie. Les deux historiens décryptent cette figure intellectuelle majeure de la période postcoloniale et donnent des clés pour comprendre pourquoi, au Sénégal, elle a été effacée de la mémoire collective.
Sources :
– Mai 1968 à Dakar ou la révolte universitaire et la démocratie, d’Abdoulaye Bathily, éd. L’Harmattan, 2018.
– Léopold Sédar Senghor, de Jean-Pierre Langellier, éd. Perrin, 2021.
– « Léopold Sédar Senghor, président sans poésie », de Florian Bobin, Afrique XXI, 2021
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