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Poutine juge “positives” les premières réactions à ses exigences sécuritaires

Publié le : 23/12/2021 – 14:32

Le président russe s’est montré optimiste jeudi, lors de sa conférence de presse annuelle, au sujet de la réponse américaine à ses exigences concernant le conflit entre la Russie et les Occidentaux.

Vladimir Poutine a jugé « positives » les premières réactions américaines aux exigences russes pour résoudre la crise russo-occidentale autour de l’Ukraine, qui fait frémir l’équilibre sécuritaire européen issu de la Guerre Froide.

La Russie a proposé deux traités, l’un aux États-Unis, l’autre aux pays de l’Otan, pour bannir tout élargissement de l’Alliance atlantique, notamment à l’Ukraine, et la fin de toute activité militaire occidentale à proximité des frontières russes.

« Il ne doit y avoir aucune avancée de l’Otan vers l’Est, la balle est dans leur camp, ils doivent nous répondre », a-t-il dit. « Pour l’heure nous voyons une réaction positive, nos partenaires américains nous disent qu’ils sont prêts à commencer cette discussion, ces négociations, dès le début de l’année à Genève », a ajouté le chef du Kremlin.

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Il a ensuite répété que tout élargissement future de l’Alliance atlantique était « inacceptable » pour la Russie qui ne tolèrera pas de système d’armements occidentaux « sur le pas de (sa) porte ».

Cette remarque intervient deux jours après qu’il a menacé l’Occident de « mesures militaires et techniques » si ses revendications n’étaient pas acceptées. Ses exigences, lourdes de conséquences pour l’architecture sécuritaire européenne, ont été jugées « inadmissibles » par de nombreuses voix occidentales.

Le président russe est suspecté de préparer une invasion de l’Ukraine, une ex-république soviétique désormais pro-occidentale dont une partie du territoire, la Crimée, a déjà été annexée par la Russie en 2014. Plus de 100 000 soldats russes seraient déployés à la frontière.

« La Russie ne peut être vaincue »

Vladimir Poutine a rejeté ces accusations, mais a noté jeudi que la politique anti-russe de l’Ukraine et de ses alliés occidentaux, notamment dans le cadre de la guerre contre des séparatistes pro-russes dans l’Est ukrainien, constituaient une menace pour Moscou.

« On doit penser à notre sécurité, pas seulement pour aujourd’hui, ni pour demain », a-t-il dit. « Nous ne pouvons vivre en regardant au-dessus de notre épaule en se disant : que va-t-il se passer ? quand vont-ils cogner ? »

Il a de nouveau accusé les Occidentaux d’avoir « effrontément trompé » la Russie dans les années 1990 en violant une présumée promesse de ne pas élargir l’Otan.

Interrogé sur la répression de l’opposition russe, qui s’est considérablement accentuée en 2021, Vladimir Poutine a jugé qu’il ne s’agissait pas de museler des détracteurs mais de juguler des opérations d’influence étrangères.

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« Je vous rappelle ce que disent nos adversaires depuis des siècles : la Russie ne peut être vaincue, elle ne peut être détruite que de l’intérieur », a-t-il dit. Selon lui, c’est ce qui a entrainé la chute de l’URSS il y a 30 ans.

Tout au long de l’année, médias, ONG, journalistes, avocats et militants ont été visés par diverses poursuites. Cela a commencé par l’arrestation du principal opposant Alexeï Navalny, qui venait de survivre à un empoisonnement ordonné selon lui par le Kremlin. Puis, tout son mouvement a été interdit pour « extrémisme ».

Le président russe l’a une fois encore qualifié jeudi de criminel, en référence à sa condamnation dans une affaire de fraude, jugée montée de toute pièce par l’opposition. « Des taulards, il y en a toujours eu. Il ne faut pas commettre de crimes », a dit le président russe.

« Nous nous sommes rétablis beaucoup plus vite que d’autres »

Il a également été interrogé sur les ravages de l’épidémie de Covid-19. « Il y a des choses qui ne peuvent que nous inquiéter, comme l’espérance de vie », a-t-il dit, la notant « en baisse » sur fond de « mortalité en hausse ».

La faible couverture vaccinale, nourrie par la méfiance de la population, et l’absence de restrictions sanitaires ont engendré un lourd bilan humain.

Vladimir Poutine a dit viser une immunité collective avec 80 % de la population vaccinée ou guérie du Covid « à la fin du 1er trimestre ou au 2e trimestre ». Actuellement, le gouvernement estime cet indicateur à moins de 60 %, avec 44 % de la population vaccinée. « Il nous faut convaincre » la population, a-t-il dit.

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Plus de 520 000 personnes sont mortes du Covid en moins de deux ans, selon les statistiques officielles de l’agence Rosstat, renforçant le déclin démographie de la Russie qui a perdu plus d’un million d’habitants en moins de deux ans.

Sur le plan économique, Vladimir Poutine a assuré jeudi que son pays était « mieux préparé à ce choc (de la pandémie) que des économies plus développées dans le monde ».

« Nous nous sommes rétablis beaucoup plus vite que d’autres », a-t-il dit, notant une croissance attendue à 4,5 %, une réalité favorisée par des restrictions sanitaires minimales et la flambée des cours des hydrocarbures.

Avec AFP

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