Ce n’est pas la violence du typhon qui a surpris les Philippins dans un archipel en permanence ravagé par ce genre de tempête, c’est la période tardive de son arrivée : le typhon Rai, dont le bilan s’élevait, mardi 21 décembre, à près de 400 morts, a frappé le centre du pays à une époque où, normalement, la saison des cyclones est achevée.
« Avec l’arrivée, à la mi-décembre, de ce typhon classé dans la catégorie 5 des “super typhons”, on peut donc constater que la saison 2021 aura duré toute l’année sur les zones bordant le Pacifique », observe le site du Center for Disaster Philanthropy, une ONG américaine dont l’objectif est de lever des fonds pour aider les victimes de catastrophes naturelles. Le typhon Rai, qui a commencé son œuvre de destruction jeudi 16 décembre, est le neuvième à s’être abattu sur les Philippines depuis le début de l’année, et le deuxième à se hisser dans la catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson établie en fonction de la force des vents.
Poussés par Rai, des vents de 185 à 230 kilomètres à l’heure ont occasionné des destructions impressionnantes sur leur passage dans la région des Visayas – une destination touristique connue –, celle de la province de Cebu et dans la municipalité de Cagayan de Oro, située dans le nord de la grande île méridionale de Mindanao. Outre les nombreuses victimes qui ont péri depuis la fin de la semaine dernière, la police nationale fait état d’un bilan de 500 blessés et de 250 disparus. Une évaluation encore provisoire, même si le typhon s’est désormais éloigné. Le cyclone tropical a par ailleurs entraîné le déplacement d’un demi-million de personnes.
« Scènes de carnage »
Le Conseil philippin de contrôle et de réduction des risques liés aux désastres nationaux (NDRRMC) a indiqué qu’une dizaine de milliers de villages se situaient sur la route du typhon, dont le rayon d’action a été d’environ 400 kilomètres. Cette organisation a ajouté que 181 500 familles ont été affectées (environ 700 000 personnes) dans 2 209 barangays, l’unité administrative la plus petite aux Philippines – l’équivalent d’un canton. La plupart des victimes habitaient dans la province de Bohol, située dans les Visayas centrales, que les plongeurs apprécient pour ses très beaux fonds marins.
Le président de la Croix-Rouge des Philippines, le sénateur Richard Gordon, a déclaré que le typhon Rai était l’un des plus forts à avoir récemment frappé les Philippines, l’archipel devant chaque année affronter une vingtaine de violentes tempêtes tropicales d’intensités variables. Le plus puissant typhon à s’être abattu sur le pays reste Haiyan, qui avait provoqué la mort de 6 500 personnes, en novembre 2013. « Nos équipes rapportent des scènes de complets carnages sur les côtes, les habitations, les écoles et les bâtiments administratifs ont été réduits en miettes », a ajouté le sénateur.
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