Tribune. Quel est le lien entre l’Emirati Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, le Saoudien Mohammed Ben Salman et l’Egyptien Abdel Fattah Al-Sissi ? Ces trois dirigeants politiques sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dans la guerre du Yémen, en Egypte et en Libye. Ils sont en même temps les principaux clients des industries de l’armement français, comme Airbus, Arquus, Dassault, MBDA, Naval Group, Nexter, Safran, Thales…
Le dernier rapport du programme des Nations unies sur le développement fait une estimation du nombre de morts directs et indirects dus à la guerre au Yémen, avançant le chiffre effrayant de plus de 370 000 décès en fin d’année 2021. Leur malheur est d’être yéménites et de ne pas porter de nom illustre comme celui du journaliste Jamal Khashoggi, lui aussi assassiné par les sbires de Mohamed Ben Salman.
Or la guerre qui oppose les Houthis à un gouvernement dont la légitimité est largement contestée est principalement menée par une coalition de pays dirigés par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis (EAU). Les appels répétés du Conseil de sécurité de l’ONU auprès des belligérants pour qu’ils respectent le droit international sont aussi restés lettres mortes.
Les alertes du Groupe des Nations unies sur le Yémen, composé d’éminents experts, inscrivant que « les ventes d’armes sont le combustible qui prolonge le conflit », sont superbement ignorées par les gouvernements français et britannique.
Le gouvernement a menti
Enfin les appels de parlementaires et d’ONG, dont Action sécurité éthique républicaines (ASER), sur les violations systématiques et persistantes de la convention de Genève de 1949, les attaques délibérées contre les civils, les crimes contre l’humanité… n’y font rien. Le gouvernement français, en pleine connaissance de ces graves violations du droit international, continue de soutenir par ses ventes d’armes l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l’Egypte.
La note « secret-défense » produite par le média d’investigation Disclose montre non seulement que le gouvernement français a connaissance de l’utilisation des armes françaises, mais en plus qu’il a menti aux parlementaires et aux citoyens vivant en France.
Il ne s’agit plus dans ce XXIe siècle de demander au président Macron que la question des droits de l’homme soit soulevée publiquement, comme si des années de communications des présidents français n’avaient pas montré les limites du genre.
Les déclarations des ministres des armées et de l’Europe et des affaires étrangères ressassent sans cesse que ce gouvernement respecte les engagements internationaux de la France, alors qu’ils violent outrageusement, et en pleine connaissance l’article 6 du traité sur le commerce des armes des Nations unies dans la guerre au Yémen, ainsi qu’en Egypte, avec la vente de matériel de contrôle et d’interception qui ont permis l’arrestation et la torture de défenseurs des droits de l’homme, comme l’a montré Disclose.
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