France World

A Bruxelles, le remplacement de David Frost, ex-ministre britannique chargé du Brexit, est vécu sans illusions

Pour ne rien manquer de l’actualité africaine, inscrivez-vous à la newsletter du Monde Afrique depuis ce lien. Chaque samedi à 6 heures, retrouvez une semaine d’actualité et de débats traitée par la rédaction du Monde Afrique.

David Frost, alors ministre britannique en charge du Brexit, lors qu’une conférence de presse à Bruxelles, le 19 novembre 2021. GEERT VANDEN WIJNGAERT / AP

Après sa démission du poste de ministre chargé du Brexit, le Britannique David Frost et son goût assumé pour la provocation ne seront certainement pas regrettés à Bruxelles. Mais le départ de Lord Frost, qui insistait pour renégocier l’accord entre l’Union européenne et le Royaume-Uni sur la frontière nord-irlandaise, ne va pas à lui seul permettre de résoudre cette épineuse question. « La position du Royaume-Uni n’a pas changé », a ainsi assuré, mardi 21 décembre, Liz Truss, ministre britannique des affaires étrangères, désormais chargée des dossiers post-Brexit. « La position de l’UE est connue », a, de son côté, rappelé Maros Sefcovic, vice-président de la Commission européenne. A savoir : l’accord destiné à éviter le retour d’une frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord, négocié et ratifié par le Royaume-Uni lui-même, n’est pas renégociable.

S’ils ont tous deux affiché leur détermination à déminer ce terrain lorsque les discussions, pour l’heure suspendues, reprendront en janvier 2022, ces déclarations publiées dans la foulée de leur premier entretien téléphonique témoignent du fossé qui sépare encore Londres et Bruxelles. Liz Truss a exprimé son souhait « d’accélérer le rythme des discussions » et d’établir « une relation constructive avec l’UE ». « Notre préférence reste de parvenir à une solution concertée » au sujet de la frontière nord-irlandaise, a-t-elle insisté. Le cas échéant, la nouvelle négociatrice britannique a toutefois réitéré les menaces de David Frost.

Tout comme son prédécesseur, elle a rappelé mercredi que le gouvernement du premier ministre Boris Johnson restait « prêt » à suspendre en partie le protocole nord-irlandais, qui instaure une frontière douanière entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord. Elle a également plaidé pour « mettre fin » au rôle accordé à la Cour de justice de l’UE pour connaître des désaccords liés à l’application de cet accord, ce que l’Union européenne refuse.

Ligne rouge pour l’UE

« Nous avons besoin que les marchandises circulent librement entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord », a souligné Mme Truss. Or, en vertu de ce protocole, la province britannique doit rester alignée sur les règles du marché intérieur européen. Dès lors, des contrôles des marchandises qui y entrent depuis la Grande-Bretagne doivent s’effectuer dans ses ports. Confronté aux difficultés d’approvisionnement de l’Irlande du Nord, mais surtout à la réalité politique de cet accord que les brexiters ont signé en se pinçant le nez, David Frost exigeait donc de le renégocier, sous peine d’en activer l’article 16.

Il vous reste 50.98% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source

L’article A Bruxelles, le remplacement de David Frost, ex-ministre britannique chargé du Brexit, est vécu sans illusions est apparu en premier sur zimo news.