Six députés français, emmenés par François de Rugy, président du « groupe d’études à vocation internationale sur les questions liées à l’expansion de l’économie taïwanaise » se sont rendus à Taïwan du 15 au 19 décembre. Un déplacement qui fait suite à l’adoption, le 29 novembre par l’Assemblée nationale, d’une résolution « en faveur de l’association de Taïwan aux travaux des organisations internationales et des forums de coopération multilatérale ». Au cours de ce déplacement, les députés (trois de la majorité, trois de l’opposition) ont rencontré la présidente, Tsai Ing-wen, le premier ministre, Su Tseng-chang, plusieurs ministres et plusieurs parlementaires.
Contrairement à Alain Richard, son homologue du Sénat qui s’était rendu dans l’île début octobre, François de Rugy n’a pas qualifié Taïwan de « pays ». « Nous ne sommes pas là pour faire de la surenchère par rapport aux dirigeants taïwanais », précise M. de Rugy au Monde, indiquant qu’il est « en faveur du dialogue avec tout le monde ». Contrairement aux sénateurs, les députés n’ont pas reçu avant leur départ de lettre de l’ambassade de Chine à Paris leur demandant de renoncer à ce déplacement.
Au cours de celui-ci, les responsables taïwanais ont, selon M. de Rugy, à la fois remercié les députés français du vote de fin novembre mais également fait part de leur souhait de négocier un accord d’investissement avec l’Union européenne et exprimé leur désir de rencontrer des membres du gouvernement français. Or, Paris, qui ne reconnaît qu’une seule Chine et n’entretient pas de relations diplomatiques officielles avec Taïwan, n’a jamais franchi ce pas.
La démocratie à l’œuvre
De son côté, les Français entendent profiter de ce déplacement pour « mieux faire connaître la réalité démocratique de Taïwan » à leur retour explique M. de Rugy.
Les députés français, bien que voyageant dans une « bulle sanitaire » empêchant tout contact avec la population ont pu voir cette démocratie à l’œuvre. Samedi 18 décembre se tenaient quatre référendums. Pour qu’une question soumise à référendum soit approuvée, il faut qu’au moins un quart des électeurs inscrits votent en sa faveur et que les oui soient plus nombreux que les non.
Les questions portaient sur la mise en route d’une quatrième centrale nucléaire, sur une nouvelle interdiction d’importation de porcs contenant des traces de ractopamine (un médicament dopant), sur l’éventuelle organisation de référendums le même jour que les élections générales et sur le déplacement d’un projet de terminal de gaz naturel liquéfié.
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