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Moscou présente ses exigences impossibles à l’égard de l’OTAN

Le président russe Vladimir Poutine, à Sotchi, en Russie, le 1er novembre 2021. EVGENIY PAULIN / SPUTNIK / KREMLIN POOL PHOTO / AP

La Russie demande à l’OTAN de se saborder. De renier ses principes, d’oublier ses engagements, de replier ses forces. Ainsi peuvent se résumer les propositions publiées par Moscou, vendredi 17 décembre. Une démarche atypique, qui coïncide avec le maintien d’une présence militaire exceptionnelle à proximité de l’Ukraine, parée à une opération d’envergure. En visite dans la capitale russe cette semaine, la secrétaire d’Etat américaine adjointe, Karen Donfried, a eu la primeur de cette offre, également transmise aux alliés. Elle suppose une double déclinaison : un traité bilatéral avec Washington et un accord de sécurité avec l’OTAN.

Le texte prétend remonter le temps, comme si, trente ans après la chute de l’URSS, l’indépendance des anciennes républiques n’était qu’un artifice. Il ne prévoit aucune concession côté russe et ne fait nulle mention de l’annexion de la Crimée en 2014, ni des troupes présentes dans le Donbass ukrainien. Selon le projet, la Russie et les membres de l’OTAN en date de 1997 – soit avant l’élargissement vers l’Europe orientale – s’engageraient à ne pas disposer de forces sur d’autres territoires européens. Pas de missiles de courte et moyenne portée déployés à distance de tir de l’autre partie. Pas d’exercices ou d’activités militaires, comme les vols de reconnaissance, à proximité de la frontière russe. Pas d’élargissement supplémentaire de l’OTAN à l’Ukraine, à la Géorgie ou à tout autre pays candidat. Enfin, l’Alliance atlantique ne devrait conduire aucune activité militaire sur le territoire ukrainien, mais aussi plus généralement en Europe orientale, en Asie centrale et dans le Caucase du Sud.

« Il y a des choses dans ces documents que les Russes savent être inacceptables, a réagi vendredi un haut responsable américain, au cours d’un point presse. Mais il y a d’autres choses sur lesquelles nous sommes prêts à travailler et qui méritent des discussions. » Ce à quoi la partie russe a immédiatement répondu que « les deux documents ne sont pas formulés comme un menu, où l’on peut choisir ce qui nous intéresse ».

Partie de bluff

L’administration Biden compte adresser une réponse formelle à Moscou « la semaine prochaine ». Cette approche est tactique. Il s’agit de ne pas offrir immédiatement à la Russie la satisfaction d’un refus, qui servirait de prétexte à une opération militaire en Ukraine. Les deux parties sont donc engagées dans une forme de bluff, chacune se prétendant constructive. Et les contacts se poursuivent entre Washington et Moscou. Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, s’est entretenu jeudi avec Iouri Ouchakov, le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine.

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