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AnalyseLes conflits nés de la dissolution de l’URSS se poursuivent, et des bruits de bottes russes se font entendre aux frontières orientales de l’Europe.
Il y a trente ans, le 25 décembre 1991, l’acte de décès officiel de l’URSS était établi en même temps qu’émergeaient quinze Etats indépendants, fédérés depuis 1922 dans un espace unique au monde. Désigné en 1985, Mikhaïl Gorbatchev, dernier secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique, abdiquait, après avoir occupé le poste éphémère de président de l’URSS, non élu, entre 1990 et 1991. Entre ces deux dates, le Parti avait lui-même cessé d’exercer son magistère avant d’être interdit, puis dissous.
Des archives, en particulier celles de la Fondation Gorbatchev, témoignent qu’à l’Ouest personne n’avait anticipé, ni même souhaité, cet effondrement. Certes, l’émancipation du bloc des pays de l’Est était admise et même encouragée, mais pas la désintégration du dernier empire de la planète. Bien avant la petite phrase prononcée en 2005 par Vladimir Poutine sur « la plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle », François Mitterrand n’avait-il pas qualifié, dès octobre 1991, devant Mikhaïl Gorbatchev, cette dislocation de « catastrophe historique, contraire à l’intérêt de la France » ?
Les guerres d’après
Soulagés par la responsabilité endossée par la Russie, et par son nouveau chef, Boris Eltsine, de rassembler la totalité de l’arsenal nucléaire dispersé en Union soviétique, les Occidentaux sont ensuite passés à autre chose. La guerre froide s’achevait. D’autres préoccupations ont pris le relais, concentrées sur l’émergence du radicalisme islamique, puis de la chute de régimes au Proche-Orient. Les guerres d’après, les conflits postsoviétiques ont pourtant vite surgi, et se poursuivent encore aujourd’hui.
Les velléités d’indépendance de la Tchétchénie, écrasées dans le sang, ne se sont tues qu’après l’instauration par le Kremlin, en 2005, d’un régime de terreur incarné par Ramzan Kadyrov. Débuté dès 1988, le conflit meurtrier entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan pour le contrôle du Haut-Karabakh a rejailli avec une extrême violence à l’automne 2020.
A l’issue d’une guerre éclair avec la Russie en 2008, la Géorgie a été amputée de 20 % de son territoire lorsque, soutenues par Moscou, les provinces d’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud ont proclamé leur indépendance, non reconnue à ce jour par la communauté internationale. Depuis 2014, l’annexion de la Crimée par la Russie et l’affrontement armé dans le Donbass, dans l’est de l’Ukraine, entre forces loyales à Kiev et rebelles prorusses soutenus par Moscou restent plus que jamais d’actualité.
« Ondes de choc »
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