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Kiril Petkov, un golden boy à la tête de la Bulgarie

Kiril Petkov (au centre), le nouveau premier ministre bulgare, et les ministres de son  gouvernement, au Parlement, à Sofia, le 13 décembre 2021. VALENTINA PETROVA / AP

Son premier voyage à l’étranger en tant que premier ministre, prévu à Bruxelles vendredi 17 décembre, promettait de marquer le changement. Après avoir été représentée pendant dix ans par un ancien garde du corps au physique bourru, qui ne parlait pas anglais, la Bulgarie a désigné, le 11 décembre, à la tête du gouvernement, Kiril Petkov, un entrepreneur de 41 ans au look de golden boy, qui a grandi au Canada et a été formé à Harvard. Le quadragénaire, aux convictions profondément pro-européennes, promet de lutter contre la corruption, principal fléau de ce pays de 7 millions d’habitants, le plus pauvre de l’Union européenne (UE).

« Nous sommes du côté de l’OTAN et de l’UE, à 100 % », a défendu M. Petkov, dans un entretien au Financial Times en amont de ce déplacement. De quoi ravir la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, qui devaient le recevoir. Selon le nouveau premier ministre, le dossier « prioritaire » est celui de la Macédoine du Nord, dont la demande d’ouverture de négociation d’adhésion à l’UE est bloquée par la Bulgarie, en raison d’un conflit historique.

M. Petkov, qui s’est déjà entretenu par téléphone avec le premier ministre macédonien, Zoran Zaev, a promis de fixer un « nouveau processus » pour parvenir à une solution « dans les six mois » sur ce dossier sensible pour les nationalistes des deux côtés de la frontière. « Le but est que les discussions aboutissent entre l’élection présidentielle française et le sommet sur les Balkans, promis pour juin par Emmanuel Macron », précise au Monde une proche du nouveau premier ministre.

Lutte contre la corruption

Ce dossier n’est qu’un des éléments du changement incarné par cet homme d’affaires à la carrière politique éclair. Quand il a été nommé ministre de l’économie, en mai, dans le gouvernement intérimaire qui a dirigé le pays ces six derniers mois, Kiril Petkov était quasiment inconnu. Investisseur dans les compléments alimentaires, notamment ceux fabriqués à partir de Lactobacillus bulgaricus, le « secret » du célèbre yaourt bulgare, M. Petkov a vécu au Canada, dont il possédait aussi la nationalité. Il est revenu au pays en 2007 après avoir travaillé quelques années pour le géant de la pomme de terre McCain. Sa femme, canadienne, gère une pâtisserie prisée du tout Sofia.

Avec son ami Assen Vassilev, rencontré sur les bancs de Harvard – et nommé, lui, ministre des finances dans le gouvernement intérimaire –, il a créé un centre universitaire à Sofia, affilié à la célèbre université américaine. Un parcours qui vaut au duo d’être surnommé « les Harvards ». Avec leur look à l’américaine, toujours souriants et abordables, les deux ministres deviennent d’autant plus populaires que la Bulgarie traverse alors une crise politique interminable. Après deux scrutins législatifs, en avril et juillet, aucun parti ne parvient à former une coalition pour remplacer Boïko Borissov, le premier ministre conservateur qui a gouverné ces dix dernières années en accumulant les scandales de corruption.

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