Les Suédois retiennent leur souffle. Ces derniers jours, les niveaux de contamination ont atteint des records dans les pays voisins. Au Danemark, 8 314 personnes ont été testées positives entre le 13 et le 14 décembre : le chiffre le plus élevé jamais enregistré. Même chose en Norvège, où 363 patients atteints du Covid-19 sont actuellement soignés à l’hôpital, soit 38 de plus que le 1er avril 2020, au plus fort de la première vague. Dans les deux pays, la progression du variant Omicron semble désormais hors de contrôle.
En Suède, même si le niveau des contaminations progresse depuis quatre semaines, avec une accélération ces derniers jours, il reste relativement bas, à environ 2 700 nouveaux cas journaliers (pour dix millions d’habitants). En Europe, le pays nordique a actuellement le taux d’incidence le plus bas, avec 238 cas pour 100 000 habitants sur quatorze jours (contre 1 434 cas au Danemark et 1 191 cas en Norvège), selon les chiffres du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).
Rester humble
Pour autant, pas question de crier victoire : « Il faut être humble face à ce virus, prévient Ali Mirazimi, professeur en virologie clinique à l’institut Karolinska à Stockholm. Il suffit que la pandémie reparte d’un coup et on pourrait se retrouver dernier de la classe. »
Pour la première fois depuis le début de la pandémie, les autorités du royaume, critiquées pour la lenteur de leur réaction lors de précédentes vagues, ont d’ailleurs pris les devants. Depuis le 1er décembre, le passe vaccinal est obligatoire pour les rassemblements de plus de 100 personnes en intérieur. Un outil qui n’avait jusque-là jamais été utilisé et pourrait être étendu dans les prochaines semaines.
Le 8 décembre, l’Agence de la santé publique a également rétabli ses recommandations, levées le 29 septembre : les Suédois sont de nouveaux appelés à garder leurs distances. Il leur est aussi conseillé de porter un masque dans les transports publics aux heures de pointe. Les bars et restaurants sont priés de remettre en place des mesures pour éviter les regroupements, tandis que les entreprises sont encouragées à favoriser la distanciation et le travail à la maison.
Le volontariat plutôt que la contrainte
Vu de l’étranger, ces initiatives, en accord avec la stratégie suédoise basée sur le volontariat plus que sur la contrainte, peuvent sembler dérisoires. Mais « contrairement à de nombreux pays, la Suède n’a pas alterné les fermetures et les ouvertures, rappelle Jan Smedjegard, médecin en chef, responsable du contrôle des infections dans la région de Västmanland. Si les restrictions n’ont jamais atteint un niveau très élevé, elles n’ont jamais vraiment disparu, même pas cet été ». Selon lui, cela pourrait expliquer, en partie, pourquoi la Suède n’a toujours pas connu de quatrième vague.
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