La ville de Washington a porté plainte mardi 14 décembre contre des groupes d’extrême droite, les Proud Boys et les Oath Keepers, et contre une trentaine de leurs responsables, accusés d’avoir « planifié, promu et participé » à l’assaut du Capitole le 6 janvier. La plupart des individus cités dans la plainte font déjà l’objet de poursuites pénales devant la justice fédérale et pourraient être jugés au printemps.
Après un discours du président Donald Trump évoquant sans preuve « des fraudes électorales massives », des centaines de ses partisans s’étaient jetés à l’assaut du siège du Congrès, au moment où les élus certifiaient la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle.
La plainte au civil vise « à décourager de futurs actes de violence » et à dédommager les victimes, y compris les agents de police, a déclaré lors d’une conférence de presse le procureur général de la capitale américaine, Karl Racine. Il a dit espérer « infliger la plus grande peine financière possible » à ces deux organisations extrémistes : « Si nous pouvions les mettre en faillite, ce serait un grand jour… »
Plus de 25 millions aux victimes de Charlottesville
Ce procédé de plainte au civil s’appuie sur une loi édictée en 1871 pour protéger les droits des Noirs après l’abolition, en 1865, de l’esclavage, notamment contre des groupes extrémistes comme le Ku Klux Klan.
Dans les années 1980 et 1990, des plaintes déposées dans ce cadre par des militants antiracistes ont permis de mettre à genoux plusieurs organisations extrémistes contraintes de céder leurs biens pour verser les dédommagements fixés par la justice.
En novembre, des figures et organisations de l’extrême droite américaine ont été condamnées de cette manière à verser plus de 25 millions de dollars à des victimes d’une manifestation qu’elles avaient organisée en 2017 à Charlottesville, en Virginie, et qui avait viré au drame.
Une première pour un gouvernement local
En février, l’élu démocrate du Congrès Bennie Thompson avait déjà déposé une plainte au civil contre les Proud Boys et les Oath Keepers, ainsi que contre l’ex-président Donald Trump et son avocat Rudy Giuliani pour leur rôle dans l’attaque du 6 janvier contre le siège du Congrès. Mais « c’est la première fois qu’un gouvernement local » tente d’obtenir réparation, a précisé Karl Racine. « Il s’agit de retirer ses moyens à la haine », a-t-il lancé.
Selon sa plainte, « l’attaque du 6 janvier était un acte coordonné de terrorisme intérieur » et la ville de Washington s’est ensuite retrouvée obligée « de gérer les conséquences » de ce coup de force : il a notamment occasionné d’importants frais médicaux pour les agents de police de la ville blessés dans les heurts.
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