Publié le : 12/12/2021 – 17:09
Le « non » à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie l’a emporté à une écrasante majorité lors du référendum organisé dimanche – et marqué par une abstention record. Un résultat « non analysable » selon Isabelle Merle, historienne et directrice de recherche au CNRS, pour qui le scrutin aurait dû être reporté.
Selon des résultats provisoires fournis par le Haut-commissariat de la République, le « non » à l’indépendance a recueilli 96,5 % des suffrages dimanche – un niveau bien plus élevé que lors des référendums de 2018 et 2020, où il avait respectivement obtenu 57 % et 53 % des voix. Mais le scrutin a été marqué par l’effondrement de la participation, qui s’est établie à seulement 43,9 %, contre près de 80 % en 2020 et 73,7 % en 2018. Pour l’historienne Isabelle Merle, cette abstention est la marque d’ »un échec, d’une impasse politique, et même d’une faute politique du point de vue de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. […] C’est une consultation qui a été vidée de son sens […] et il est désolant, après ce long processus de décolonisation, d’arriver à cette perte de sens. »
La directrice de recherche au CNRS regrette le non-report du référendum à un moment plus propice. « Il aurait été facile de le reporter en 2022, tout le monde aurait été en responsabilité par rapport à cette consultation. Pour l’ensemble des parties, c’était essentiel. » Les indépendantistes avaient appelé les électeurs à boycotter le scrutin faute d’avoir obtenu son report, qu’ils réclamaient en raison d’une forte hausse, depuis septembre, des cas de contamination de Covid-19.
Avec AFP et Reuters
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