Est-ce le début de la fin pour Boris Johnson ? La question n’est plus seulement posée par les opposants politiques du premier ministre britannique, mais elle est désormais formulée dans son propre camp conservateur. « Il y a une puanteur de fin de régime émanant de Downing Street qu’il n’est désormais plus possible d’ignorer », écrit ainsi Allister Heath, un des rédacteurs en chef du Daily Telegraph, dans les colonnes du quotidien de la droite britannique, jeudi 9 décembre.
Cerné par les affaires, le dirigeant sur qui les scandales glissaient jusqu’alors sans trop de dommages, est désormais pressé de s’expliquer. Et les rumeurs galopent sur une éventuelle compétition interne pour le remplacer : « Oui, ces conversations ont bien lieu, les députés m’en parlent », affirmait Lord Gavin Barwell, vendredi, au micro de la BBC Radio 4. Les élus sont « frustrés » par les affaires impliquant Downing Street, ajoutait cet influent tory, et les révélations de presse, quasi quotidiennes sur l’étendue supposée des scandales, « sont incroyablement dommageables » pour le parti.
« Les concurrents commencent à tourner autour d’un premier ministre en danger », titre encore le quotidien The Independant, insistant sur les ambitions du chancelier de l’Echiquier Rishi Sunak ou de la ministre des affaires étrangères Liz Truss, considérés comme des prétendants crédibles à la direction du Parti conservateur, et qui se sont gardés, ces derniers jours, de voler au secours de leur dirigeant. « J’étais trop occupée à négocier des accords commerciaux pour participer à des fêtes de Noël l’an dernier », s’est contentée de déclarer Mme Truss à la radio, vendredi.
Des fêtes en pleines restrictions sanitaires
Cela fait six semaines que les médias nationaux consacrent leurs gros titres à de potentiels scandales impliquant M. Johnson, et ces derniers jours, le rythme des révélations s’est encore accéléré. Le mois de novembre a été dominé par les soupçons de corruption au sein des tories, après une tentative malheureuse du premier ministre d’épargner à un député ami, Owen Paterson, une sanction pour avoir empoché de confortables revenus de lobbying. Puis, début décembre, le Daily Mirror a raconté qu’une fête de Noël avait eu lieu à Downing Street rassemblant « des dizaines de personnes », le 18 novembre 2020, alors que les rassemblements de deux personnes de foyers différents étaient interdits, en raison de la pandémie de Covid-19.
La BBC ou le Times tour à tour corroborent le scoop, l’existence d’autres fêtes est avancée, mais le porte-parole de Downing Street continue à nier leur existence. Cette position devient encore plus dure à tenir après la divulgation, mardi 7 décembre, d’une vidéo montrant Allegra Stratton, une des porte-parole de M. Johnson plaisantant fin 2020 à propos des supposées fêtes à Downing Street. « Le premier ministre prend les Britanniques pour des imbéciles », fustige Keir Starmer, le chef de file des travaillistes. Mme Stratton démissionne.
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