Les recours de Donald Trump pour empêcher la divulgation de ses actes lors de l’assaut du Capitole, le 6 janvier, s’amenuisent. Une cour d’appel fédérale a décidé, jeudi 9 décembre, que l’ancien président américain ne pouvait pas bloquer le transfert au Congrès de documents de la Maison Blanche sur cet événement qui a choqué l’Amérique et le monde entier.
Ces archives, qu’il souhaite garder secrètes, incluent entre autres les listes de personnes lui ayant rendu visite ou l’ayant appelé ce jour-là. La décision peut permettre à une commission parlementaire de faire la lumière sur son rôle dans cet assaut par ses partisans, survenu au moment où les élus certifiaient la victoire de Joe Biden à la présidentielle.
La Cour laisse toutefois quatorze jours à M. Trump pour adresser un recours à la Cour suprême des Etats-Unis, ce qu’il devrait faire, selon la porte-parole de l’ancien président. « Indépendamment de la décision prise aujourd’hui par la cour d’appel, cette affaire a toujours été destinée à la Cour suprême », a ainsi déclaré Liz Harrington sur Twitter.
L’ancien président, qui nie toute responsabilité dans l’attaque, dénonce « un jeu politique » et refuse de collaborer. Il a saisi la justice au nom d’une prérogative du pouvoir exécutif de garder confidentielles ses communications, même en cas d’assignations émises par le Congrès.
Course contre la montre
Après de premières décisions contradictoires, la cour d’appel a estimé, jeudi, qu’elle n’avait aucune raison d’aller à l’encontre de la décision de l’actuel locataire de la Maison Blanche, Joe Biden, qui a autorisé les Archives nationales à remettre ces documents au Congrès.
« Dans ce dossier, un ensemble rare et puissant de facteurs soutient de rendre publics les documents en question (…) compte tenu du besoin d’enquêter et de remédier à l’attaque violente et sans précédent sur le Congrès », a écrit la juge Patricia Millett de la Cour fédérale d’appel de Washington.
Cette décision représente une victoire importante dans la course contre la montre engagée par la commission spéciale de la Chambre des représentants. Celle-ci veut à tout prix publier ses conclusions avant les élections de mi-mandat, dans moins d’un an, lors desquelles les républicains pourraient reprendre le contrôle de la Chambre et enterrer ses travaux.
Avec cette échéance en tête, la commission avance à marche forcée : elle a déjà entendu plus de 300 témoins, a indiqué, jeudi, la républicaine Liz Cheney, qui fait partie des élus la présidant.
Mais l’ancien locataire de la Maison Blanche a intimé à son entourage de serrer les rangs. Un des artisans de sa victoire en 2016, le sulfureux Steve Bannon, a snobé les convocations au Congrès et a été inculpé d’entrave aux prérogatives d’enquête parlementaire, ce pourquoi il encourt la prison.
L’ancien chef de cabinet de Donald Trump, Mark Meadows, risque le même sort. La commission se réunira lundi pour décider si elle recommande des poursuites à son encontre.
« Ne soyez pas dupe : le président Trump essaie de cacher ce qui s’est passé le 6 janvier », a averti Liz Cheney sur Twitter. « Nous ne laisserons pas cela se produire. »
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