Emmanuel Macron en a fait la « part non négociable » de sa pensée politique, son « combat idéologique ». La voici maintenant érigée en argument de campagne. L’Europe s’immisce dans la bataille présidentielle. A l’heure où les adversaires du chef de l’Etat se plaisent à décrire le président de la République en caméléon sans conviction, le locataire de l’Elysée a décidé d’imposer l’un de ses thèmes de prédilection dans les débats du moment. Sans attendre le 1er janvier, date à laquelle la France prendra, pour six mois, la présidence du Conseil de l’Union européenne (UE), le chef de l’Etat dévoilera, jeudi 9 décembre, lors d’une conférence de presse, les grandes priorités européennes que la France portera pendant sa présidence.
Il faut « construire une Europe qui pourra choisir pour elle-même, choisir avec qui coopérer, avec qui rompre », a déjà esquissé Emmanuel Macron lors de son intervention pour les vingt-cinq ans de l’Institut Jacques Delors au Théâtre de l’Odéon, lundi 6 décembre à Paris. Déterminé à transformer l’UE, alliance avant tout économique et commerciale, en puissance politique, le chef de l’Etat devrait ainsi réitérer son souhait de bâtir une Europe plus souveraine et plus active dans le domaine de la défense. Il s’agira aussi d’évoquer, alors que la question migratoire continue de diviser les Vingt-Sept, une réforme de l’espace Schengen de libre circulation des marchandises et des personnes.
Pour le reste, l’Elysée a déjà, à maintes reprises, fait connaître ses objectifs. Il est notamment question de faire avancer l’idée d’un salaire minimum européen visant à mettre fin au dumping fiscal, de pousser les textes de régulation des plates-formes numériques, et peut-être de faire aboutir la taxe carbone aux frontières – une fiscalité imposée sur les produits hors UE ne respectant par les critères européens de respect de l’environnement.
Instrument de clivage politique
Mais, lors d’une présidence française de l’Union européenne, dite « PFUE », entrecoupée par l’élection présidentielle des 10 et 24 avril, difficile d’imaginer que Paris puisse renverser la table. Et au-delà de bâtir des réglementations chères à Bruxelles, la PFUE cherchera surtout à rappeler aux Français que « l’Europe est là pour les protéger », explique un conseiller du président. « Dans cette période je ne vois pas pourquoi on aurait l’Europe honteuse, mais si on met en avant la PFUE il ne faut pas avoir “l’Europe technique” », abonde Stanislas Guerini, délégué général du parti présidentiel, La République en marche (LRM).
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