Lewis Hamilton a reconnu que disputer un Grand Prix de Formule 1 en Arabie Saoudite, un pays critiqué pour ses manquements aux droits humains, ne le mettait pas à l’aise. Il portera pour l’occasion un casque aux couleurs de la communauté LGBT+.
« Est-ce que je me sens à l’aise ici ? Je ne dirais pas ça. » Voilà comment Lewis Hamilton a attaqué sa conférence de presse jeudi à l’approche du Grand Prix d’Arabie saoudite, avant-dernière manche de la saison de Formule 1. Car au-delà de l’enjeu sportif, avec un suspense assez dingue pour le titre, cette course programmée dimanche à Jeddah attire l’attention pour ce qu’elle représente sur la scène internationale, dans un pays régulièrement critiqué pour ses manquements aux droits humains.
« Notre sport a choisi d’être ici, ce n’est pas mon choix, a insisté le pilote britannique de Mercedes. Et que ce soit juste ou non, je pense que, pendant que nous sommes là, il est encore important de faire un travail de sensibilisation. Beaucoup de changements doivent avoir lieu et notre sport doit faire plus. » Pour lui, il s’agira de porter à nouveau un casque aux couleurs de la communauté LGBT+, comme au Qatar il y a quinze jours. Il le portera aussi à Abou Dhabi la semaine prochaine.
Hamilton appelle à « des changements »
« Il y a des changements à faire. Si quelqu’un veut prendre le temps de lire ce qu’est la loi pour la communauté LGBTQ+… C’est assez terrifiant », a-t-il affirmé dans des propos rapportés par le journal The Guardian. Pour l’Arabie saoudite, un pays où les femmes n’ont le droit de conduire que depuis 2018, pointé du doigt pour avoir l’un des taux d’exécutions les plus élevés au monde, l’arrivée de la Formule 1 fait partie d’une campagne visant à améliorer son image.
« Si elle n’exprime pas ses préoccupations quant aux graves abus commis par l’Arabie saoudite, la Formule 1 risque de soutenir les efforts coûteux du gouvernement saoudien pour blanchir son image malgré une augmentation significative de la répression au cours des dernières années », a réagi dans un communiqué l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch.
En 2002, trois Saoudiens « reconnus coupables d’homosexualité, d’accouplement, de séduction de mineurs », des actes considérés comme « le comble de la turpitude et de l’ignominie », avaient été condamnés à mort puis décapités pour « sodomie, mariage entre eux et incitation à la pédophilie ».
Bieber visé par une polémique
Le chanteur Justin Bieber s’est lui retrouvé au coeur d’une polémique après avoir décidé de participer à un concert en Arabie saoudite dimanche, en marge du GP de F1, aux côtés notamment du DJ français David Guetta et du chanteur américain Jason Derulo. Des militants demandent à la pop-star canadienne d’annuler sa venue en raison des violations du royaume en matière de droits humains. Hatice Cengiz, la fiancée du journaliste saoudien Jamal Khashoggi assassiné en 2018 au consulat de son pays à Istanbul, a pris la tête du mouvement qui appelant Bieber à annuler sa venue.
« C’est une occasion unique pour envoyer un message fort au monde indiquant que votre nom et votre talent ne seront pas utilisés pour redorer le blason d’un régime qui tue ses opposants », a-t-elle écrit dans une tribune publiée dans le Washington Post. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #WTFJustin a été largement partagé tandis qu’un avion arborant une bannière « Pourquoi Bieber chante-il pour des assassins saoudiens? » a survolé le mois dernier le ciel de Los Angeles lors des American Music Awards.
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