Wall Street tentait un rebond jeudi, toujours à fleur de peau depuis l’identification du variant Omicron du Covid-19, mais sans certitude encore sur ses conséquences.
Vers 14H55 GMT, le Dow Jones gagnait 1,33%, l’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, 0,75% et l’indice élargi S&P 500, prenait 1,08%.
Après une série d’allers-retours depuis vendredi, d’un jour à l’autre mais aussi en séance, le marché est toujours privé de direction claire, « une situation logique vue la volatilité récente due aux ruminations sur l’éventuel impact du variant Omicron et le changement de positionnement du président de la Fed », a analysé, dans une note, Patrick O’Hare, de Briefing.com.
« Si le marché était convaincu qu’Omicron était vraiment un gros risque, évidemment il baisserait de plus que 1% », a commenté Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services. « Si le marché obligataire était convaincu qu’il y avait vraiment un problème inflationniste, les taux monteraient beaucoup plus. »
Or, les taux obligataires se sont encore détendus jeudi, signe que l’argent afflue sur ce marché considéré comme refuge en cas de crise. Le taux de référence des emprunts d’État américains à 10 ans est ainsi brièvement descendu jeudi à son plus bas niveau depuis plus de deux mois avant de remonter légèrement à 1,43%, stable par rapport à la veille.
Faute de données fiables sur la dangerosité du variant Omicron, les opérateurs réagissent à des nouvelles « qui n’en sont pas vraiment », selon le gérant, comme les commentaires des dirigeants de laboratoires qui se livrent à des prévisions au doigt mouillé.
« Le risque, c’est que toutes ces +fake news+ prennent tellement d’importance qu’elles donnent une direction au marché, alors qu’en fait les fondamentaux ne changent pas aux États-Unis », a fait valoir Gregori Volokhine. « L’économie qui avait ralenti, va s’accélerer, la consommation se tient extrêmement bien. Donc rien ne change. »
« Quand il y a autant de choses incertaines », a conclu le gérant, « c’est très difficile d’agir d’une façon intelligente. »
A la cote, le constructeur aéronautique Boeing décollait (+4,17% à 196,03 dollars) après l’annonce de l’autorité de régulation chinoise que son 737 MAX devrait être prochainement autorisé à voler en Chine.
Pékin avait interdit de ciel chinois l’appareil en mars 2019, après le crash du 737 MAX d’Ethiopian Airlines.
Le spécialiste des services de paiement Square se rapprochait de son plus bas niveau depuis six mois (-0,64% à 193,25 dollars), son changement de nom, annoncé mercredi soir, n’ayant pas d’effet sur le cours.
Le prix de l’action n’avait pas non plus bénéficié de l’annonce, lundi, du départ de Jack Dorsey de Twitter, l’autre groupe que dirigeait le patron de Square, qui va être rebaptisé Block.
Wall Street sanctionnait WeWork (-4,37% à 8,10 dollars), qui a annoncé qu’il allait devoir opérer des modifications comptables car certains titres du groupe ont fait l’objet d’une classification erronée.
Introduit en Bourse fin octobre après une tentative avortée en 2019, le gestionnaire de bureaux partagés a reconnu « des insuffisances importantes » dans le contrôle de ses états financiers, qu’il s’est engagé à corriger.
Le géant Kroger, deuxième plus important distributeur alimentaire aux Etats-Unis après Walmart surfait sur des résultats supérieurs aux attentes (+9,28% à 43,94 dollars).
Les investisseurs n’ont pas tenu rigueur à la chaîne de supermarchés de la dégradation limitée de sa marge, liée à une augmentation des coûts d’approvisionnement, d’autant que le groupe a relevé sa prévision de bénéfice net annuel.
Dans la distribution toujours, la chaîne de magasins à bas prix Dollar General était, en revanche, boudée par les investisseurs (-3,30% à 215,14 dollars), malgré des résultats supérieurs aux attentes et des prévisions relevées. Le marché retenait, cette fois, la dégradation des marges et un bénéfice en baisse sur un an.
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