L’annonce est spectaculaire. La Chine fournira à l’Afrique 1 milliard de doses supplémentaires de vaccin afin de lutter contre la pandémie du Covid-19, a annoncé le président chinois Xi Jinping dans une intervention en visioconférence à partir de Pékin – devant les délégations du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) qui s’est tenu à Dakar, au Sénégal, les 29 et 30 novembre. L’ampleur du geste permet de relancer l’attention sur la sollicitude de Pékin à l’endroit du continent, à un moment où la dynamique Chine-Afrique commençait à marquer le pas, en raison notamment de l’endettement croissant des Etats africains vis-à-vis du bailleur chinois.
« C’est dans la difficulté que l’amitié trouve son test de grandeur », s’est félicité le président sénégalais Macky Sall en louant l’« appui constant [de la Chine] à nos efforts de riposte sanitaire et de relance économique ». L’offre vaccinale chinoise prendra la forme de dons (600 millions de doses) et de production conjointe (400 millions de doses) assortie d’une levée des droits de propriété intellectuelle.
A l’heure du regain d’intérêt des Etats-Unis pour l’Afrique, illustré par la tournée effectuée à la mi-novembre par le secrétaire d’Etat Antony Blinken, la rencontre dakaroise du Focac – rendez-vous se tenant tous les trois ans depuis 2000 – a permis à la Chine de recalibrer sa relation avec le continent africain. Outre les rituels slogans sur la « communauté d’avenir partagé » dans le cadre d’une « coopération sud-sud » à l’impact « gagnant-gagnant », le communiqué final de cette conférence ministérielle met un accent inédit sur la coopération sanitaire (épidémie oblige), les défis environnementaux ainsi que le recours au secteur privé.
Pondération financière
Autant de domaines nouveaux permettant de sortir d’une relation jusque-là dominée par le financement de méga-projets d’infrastructures à la charge des Etats africains. Une « déclaration » concernant la coopération sino-africaine sur la « lutte contre le changement climatique » a été rendue publique mardi, à l’instar d’un document identique adopté un mois plus tôt à Brunei par l’Association des Etats d’Asie du sud-Est (Asean). L’Afrique promet ainsi de devenir un terrain d’application privilégié de la diplomatie climatique de Pékin. La Chine entend notamment offrir au continent son expertise sur « les énergies propres » ainsi que sur « les technologies aéronautiques et spatiales », au service de la lutte contre le changement climatique.
Le total cumulé des prêts accordés par la Chine à l’Afrique s’est élevé à 145 milliards de dollars depuis 2000, une tendance insoutenable
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