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Alors que l’Union européenne (UE) a annoncé, le 15 novembre, la mise à l’étude de sanctions contre le groupe privé Wagner pour d’« éventuelles » activités au Mali, de nouvelles révélations émanant des services diplomatiques européens évoquent le passage d’au moins un bataillon de la République centrafricaine (RCA) sous le contrôle direct de cette société russe de mercenaires, réputée proche du Kremlin.
Le site bruxellois EUobserver affirmait, lundi 29 novembre, sur la base d’un rapport établi il y a deux semaines par le Service européen pour l’action extérieure (SEAE), que Wagner dirige désormais ces troupes formées par les Européens, dans le cadre de la mission EUTM RCA. Lancée en 2016 et prolongée jusqu’en septembre 2022, cette mission de formation des forces de sécurité implique quelque 365 personnes et est dotée d’un budget annuel de quelque 17 millions d’euros. Une mission civile de conseil, EUAM RCA (71 personnes et 11,2 millions d’euros de budget annuel), complète l’action de l’UE dans le pays. La Minusca, mission onusienne de maintien de la paix, regroupe, elle, toujours près de 15 000 hommes.
Le groupe Wagner, dénommé RU/WG par les rapporteurs européens, compterait, quant à lui, « plusieurs centaines » de membres en République centrafricaine, tandis que 2 600 « personnels militaires » russes y seraient présents. En combattant la rébellion armée, hostile au régime du président Faustin-Archange Touadéra, Wagner viserait surtout une prise de contrôle russe sur les ressources minières à l’ouest et au centre du pays, indique le rapport du SEAE. A l’est, les forces russes se déploieraient depuis quelque temps dans des zones naturelles protégées, mais le service européen s’interroge sur leur but exact.
« Assassinats », « viols » et « torture »
Les auteurs du document affirment que la plupart des troupes centrafricaines présentes sur le terrain sont aujourd’hui « sous le commandement direct ou la supervision des mercenaires de Wagner Group ». Celui-ci, poursuivent-ils, exerce également « une solide influence sur le commandement des forces armées centrafricaines et d’autres institutions gouvernementales ».
Le bataillon d’infanterie territoriale 7, formé par l’UE, serait, lui, totalement sous la coupe du groupe, selon le service diplomatique – qui relève également les liens étroits entre une partie de l’état-major des armées centrafricaines et des responsables russes. L’insuffisance des liens avec les troupes et des contrôles sur celles-ci est « régulièrement exploitée par les mercenaires, qui utilisent dès lors à leur profit des unités déployées », poursuit le document.
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