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Ourse tuée en Ariège : enquête ouverte pour « destruction d’espèce protégée »

Une semaine après la mort d’une ourse à Seix (Ariège) tuée par un chasseur, le parquet de Foix (09) a annoncé qu’une information judiciaire était ouverte contre X pour destruction d’une espèce protégée mais aussi pour chasse illégale dans une réserve (26/11/2021). Le chasseur, gravement blessé lors de l’attaque, n’avait semble-t-il pas le droit de se trouver à l’endroit où l’événement a eu lieu. 30millionsdamis.fr fait le point.

Depuis une semaine, les chasseurs se lèvent tel un seul homme pour dénoncer – plus que jamais – la présence de l’ours dans les Pyrénées. La raison : l’un des leurs, participant à une battue de sangliers, a été grièvement blessé puis hospitalisé après une rencontre dramatique avec un plantigrade qui protégeait ses oursons à Seix, dans l’Ariège. L’homme de 70 ans a été mordu à la cuisse gauche, au mollet et au tibia de la jambe droite, avant de tuer l’animal d’un coup de feu dans la poitrine (20/11/2021). 

Pas d’autorisation de chasser là où l’attaque a eu lieu

Une semaine plus tard, le parquet de Foix vient jeter le trouble sur la localisation du chasseur lors de la rencontre en ouvrant une enquête contre X pour destruction d’une espèce protégée et pour chasse illégale dans une réserve (26/11/2021). Et pour cause, le tir létal de l’ours se serait produit en partie dans la zone de la réserve domaniale du Vallier, soumise à des restrictions du droit de chasse et régie par l’Office National des Forêts. 

« Cette information judiciaire pour un délit et deux contraventions à ce stade, va confier la poursuite des investigations à l’autorité d’un juge d’instruction et doit nous permettre de faire la lumière sur l’intégralité des événements : qu’il s’agisse de l’action de la personne blessée ou de l’action de chasse elle même et des déclarations des uns et des autres », a notamment commenté la substitut du procureur Léa Filippi avant de préciser qu’à ce stade cette « information judiciaire est ouverte contre personne non dénommée » ce qui « signifie que nous ne retenons pas de responsabilité pénale ». Des infractions au Code de l’environnement sont toutefois susceptibles d’être relevées. Le délit de destruction d’un espèce protégée est passible de 3 ans de prison et 150 000 euros d’amende.

Critiques sur les battues à proximité des ours

La présence d’une battue près ou dans une zone à ours a été pointée du doigt par les associations de protection animale dont AVES France : « Encore une fois, il a fallu que l’ours croise la route des chasseurs. STOP aux battues dans les zones à ours. C’est insupportable ! » L’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) a également critiqué une « chasse en battue » qui « perturbe toute la faune ». « Se pose la question de son utilité en pleine montagne où il y a présence de grands prédateurs ! », a tancé l’association. 

Dans plusieurs médias, l’affaire a également fait beaucoup de bruit. « Si les chasseurs refusent la cohabitation avec les ours pour sauver des « vies humaines » parce qu’une personne a été blessée en 25 ans, peut-être accepteront-ils de supprimer la chasse car plus de 400 personnes sont été tuées par des chasseurs en 20 ans ? », a ironisé la journaliste Salomé Saqué sur LCP. 

Le septuagénaire serait désormais sans danger. Quant aux deux oursons qui accompagnaient leur mère, ils devront trouver un endroit pour hiberner par leurs propres moyens. Pour rappel, en 2020, trois ours avaient été tués illégalement dans les Pyrénées, deux en Espagne et un en France. Le gouvernement français s’était engagé à remplacer tout ours tué de la main de l’homme par des réintroductions.

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