Joe Biden a renommé Jerome Powell, 68 ans, pour un second mandat de quatre ans à la présidence de la Réserve fédérale américaine à compter du 1er février 2022. La tâche du président de la Fed est immense : ce républicain modéré va devoir piloter le retour à la normale de l’économie américaine, alors que l’inflation a atteint 6,2 % en octobre, une première depuis trente ans. Ce sujet est devenu un enjeu politique majeur aux Etats-Unis et empoisonne la présidence Biden, à un an des élections de mi-mandat. « Nous savons qu’il est dur pour les familles de faire face à la hausse des prix de l’essence, de l’alimentation, du logement et des autres biens essentiels », a déclaré, lundi 22 novembre, le président Biden en compagnie de M. Powell à la Maison Blanche, en assurant que le phénomène était « mondial ».
Ce besoin de stabilité est une des raisons pour lesquelles le président démocrate a résisté aux appels des sénateurs progressistes, telle la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren, qui avait annoncé qu’elle voterait contre la reconduction de M. Powell : elle l’avait qualifié d’homme « dangereux » en raison de l’assouplissement du contrôle des banques.
Le président a donné à la sénatrice une semi-satisfaction puisqu’il a choisi de promouvoir au poste de vice-présidente de la Fed, Lael Brainard, 59 ans, une économiste démocrate nommée en 2014 sous Barack Obama au conseil des gouverneurs.
Fin 2017, Donald Trump avait rompu avec la tradition qui voulait depuis Ronald Reagan (1981-1989) qu’un nouveau président des Etats-Unis ne change pas le président de la Fed : il avait choisi M. Powell, au détriment de Janet Yellen, une démocrate spécialiste du travail, devenue, entre-temps, secrétaire au Trésor de Joe Biden.
Objectif stabilité des prix et l’emploi
M. Biden a tardé à annoncer son choix en raison des divisions au sein du Parti démocrate, qui ne parvient pas à adopter définitivement le volet social et environnemental de son plan de reconstruction des Etats-Unis (Build Back Better). Renommer Powell, c’était risquer d’irriter l’aile gauche du parti et perdre des voix indispensables. Choisir Brainard, c’était s’aliéner les voix des sénateurs centristes, qui veulent un retour à une orthodoxie minimale. La confirmation de M. Powell, qui avait reçu en 2018 le soutien de 84 sénateurs sur 100, ne devrait pas poser de problème. « En ce moment, à la fois d’incertitude et de potentiels majeurs pour notre économie, nous avons besoin de stabilité et d’indépendance à la Réserve fédérale », a déclaré M. Biden, pour justifier la reconduction du républicain Powell, en insistant sur la nécessité d’accords transpartisans.
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