Mer Méditerranée : plus de 75 morts au large de la Libye

Une embarcation partie de Libye avec à son bord 92 personnes a fait naufrage au large des côtes libyennes mercredi 17 novembre, a indiqué ce week-end l’Organisation internationale des migrations (OIM). « Plus de 75 migrants se sont noyés après leur départ de Libye, selon 15 survivants secourus par des pêcheurs et amenés à Zouara », à l’ouest du pays, a précisé samedi l’agence onusienne sur Twitter. Seuls six corps ont été retrouvés par les pêcheurs.

Trois naufragés ont été transférés à l’hôpital, les autres ont été relâchés à leur arrivée au port, signale l’OIM à InfoMigrants. Les rescapés sont originaires du Soudan, du Pakistan, de Gambie, du Nigéria et du Ghana.

« Ce naufrage dramatique porte à 1 300 le nombre de morts en Méditerranée centrale » depuis le début de l’année, a pour sa part commenté Flavio di Giacomo, porte-parole de l’OIM. « Chiffre inacceptable », a-t-il ajouté, insistant sur la nécessité de « faire plus pour sauver des vies en mer ». L’an dernier, près de 1 000 personnes avaient péri en tentant de rejoindre l’Europe par la mer.

Ces derniers jours, les départs ont été nombreux depuis les côtes libyennes. Les navires humanitaires Sea Watch 4, de l’ONG allemande éponyme, et Geo Barents, de Médecins sans frontières (MSF), ont porté assistance à un total de 561 migrants entre lundi 15 et dimanche 21 novembre. Dans un des canots secourus par le Geo Barents, l’équipage avait retrouvé 10 exilés morts par « suffocation, après avoir dérivé 13 heures en mer », selon l’ONG médicale.

Vendredi, 302 personnes, dont 50 femmes et 22 enfants, ont été interceptées en mer et renvoyées en Libye, d’après le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR). Le lendemain, les autorités italiennes ont secouru 420 migrants au large de leurs côtes : 70 ont été transférés à Lampedusa et les 350 autres en Sicile.

Les tentatives de traversée depuis la Libye ont connu un net rebond cette année. Entre le 1er janvier et le 13 novembre, 29 427 personnes ont été arrêtées en mer par les garde-côtes libyens et renvoyées dans le pays, contre 11 891 pour l’ensemble de l’année 2020. D’après Flavio Di Giacomo, cette hausse des départs s’explique par les menaces constantes que subissent les exilés de la part des autorités. « Il semble que le danger se soit accru par rapport à l’année dernière […] Les migrants cherchent à fuir la Libye où ils sont victimes de violences et où les droits humains sont violés », avait-il déclaré cet été lors d’un entretien accordé à RFI.