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A Hongkong, l’étau se resserre sur la presse

La chef de l’exécutif de Hongkong, Carrie Lam, le 16 novembre 2021. VINCENT YU / AP

Samedi 13 novembre, l’hebdomadaire britannique de référence The Economist a indiqué que sa correspondante à Hongkong, Sue-Lin Wong, de nationalité australienne, s’était vu refuser le renouvellement de son visa de travail. Alors que la présence de la presse étrangère était un élément essentiel au statut de métropole internationale de Hongkong, c’est au moins le quatrième refus du même type depuis trois ans.

« Le gouvernement va continuer à faciliter les opérations de la presse internationale à Hongkong », a déclaré mardi matin Carrie Lam, la chef de l’exécutif de Hongkong, qui s’est empressée d’ajouter : « Mais, bien sûr, nous avons à présent une nouvelle loi, qui s’appelle la loi sur la sécurité nationale. Donc, dans tous les aspects des activités du gouvernement, la sécurité nationale est une considération très importante. »

Adoptée le 30 juin 2020, cette nouvelle loi sur la sécurité nationale, qui prime sur tout autre concept juridique et vise de manière très vague toute contestation du pouvoir local et central (celui de Pékin), est en train de transformer de manière profonde et radicale l’identité même de la région administrative spéciale de Hongkong. Car cette dernière était fondée sur la garantie des libertés fondamentales et sur une justice impartiale et indépendante.

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Avant la journaliste de The Economist, un correspondant du New York Times et un collaborateur de Bloomberg n’avaient pas non plus été autorisés à rester à Hongkong. Pourtant, jusqu’à l’expulsion, en 2018, du journaliste britannique du Financial Times, Victor Mallet, Hongkong n’avait quasiment jamais refusé une demande de visa de journaliste. Dans le cas de M. Mallet, bien que les autorités n’aient jamais fourni de raison officielle, le non-renouvellement de son visa avait été largement perçu comme une sanction, après avoir présidé une conférence avec un jeune militant indépendantiste au Club des correspondants étrangers de Hongkong (FCC), alors que les autorités chinoises en avaient demandé l’annulation.

Il y a dix jours, Pékin s’en est à nouveau pris vertement au FCC à la suite d’un sondage auprès de ses membres, qui mettait en évidence la dégradation de l’environnement de travail pour les journalistes à Hongkong. Le ministère chinois des affaires étrangères a estimé que le questionnaire était « une attaque contre la loi sur la sécurité nationale et contre la liberté de la presse à Hongkong ». L’Agence France-Presse, Reuters, CNN, le Wall Street Journal et Bloomberg ont toujours leur siège régional dans le territoire. Mais le New York Times a déjà envoyé une partie de ses équipes à Séoul.

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