Au moins 19 gendarmes et un civil ont été tués dimanche 14 novembre lors d’une attaque de djihadistes présumés à Inata, dans le nord du Burkina Faso, ont annoncé l’armée et le gouvernement. « Vers 5 h 30, le détachement de gendarmerie d’Inata […] a fait l’objet d’une attaque terroriste », a indiqué l’état-major des armées dans un communiqué. « Nous avons comme bilan provisoire 20 décédés, dont un civil », a précisé le ministre de la sécurité, Maxime Koné, à la radio nationale.
Le ministre a affirmé que les gendarmes attaqués « ont résisté et se sont battus avec bravoure » et que « des rescapés ont été retrouvés ». « Les opérations sont toujours en cours et le travail de recherche » d’éventuels autres rescapés et des assaillants se poursuivait dimanche soir, a-t-il ajouté.
Selon une source sécuritaire, l’attaque, qui s’est produite dans la province du Soum (région du Sahel), a été menée par « un nombre important d’individus armés » circulant « à bord de plusieurs pick-up et motocyclettes ». Il a évoqué « de longs échanges de tirs » entre les assaillants et les gendarmes. Cette attaque est l’une des plus meurtrières contre les forces de défense et de sécurité burkinabées depuis que le pays est confronté aux actions djihadistes, il y a six ans.
Une autre attaque a eu lieu dimanche matin à Kelbo, une commune de la même province du Soum, a indiqué le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Ousséni Tamboura. « Fort heureusement, cette attaque a été repoussée par les soldats, aidés par les Volontaires pour la défense de la patrie [VDP, des supplétifs civils engagés dans la lutte antidjihadiste aux côtés des forces de défense et de sécurité], sans faire de victime », a-t-il dit.
Sept policiers tués vendredi à Alkoma
Un élu local joint par l’AFP a évoqué des survols d’hélicoptères dans la zone « depuis dimanche matin », affirmant que la veille « deux civils ont été tués par un engin explosif » dans la province du Soum. Vendredi, sept policiers ont été tués et cinq blessés lors d’une attaque à Alkoma, dans la province voisine du Séno (nord-est), selon la direction générale de la police.
Le Burkina Faso fait face depuis 2015 à des attaques djihadistes régulières et meurtrières, en particulier dans les régions du nord et de l’est, dans la zone dites des « trois frontières », aux confins du Mali et du Niger, deux pays également confrontés aux opérations des terroristes. Les violences, parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, ont fait environ 2 000 morts et contraint 1,4 million de personnes à fuir leur foyer.
Mardi, l’opposition burkinabée a exigé des « mesures urgentes » face à la « dégradation de la situation sécuritaire » après la recrudescence des attaques djihadistes, menaçant de descendre dans la rue pour réclamer la « démission immédiate du chef de l’Etat », Roch Marc Christian Kaboré. Le président avait mis la lutte contre le terrorisme au cœur de la campagne pour sa réélection pour un deuxième mandat de cinq ans, fin 2020.
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