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Comment la Chine tente de prendre le contrôle d’entreprises européennes de semi-conducteurs

A l’usine JieJie Microelectronics Company, à Nantong (Jiangsu), deans l’est de la Chine, le 17 mars 2021. STR / AFP

Pour rattraper son retard dans le domaine des semi-conducteurs, Pékin multiplie discrètement les acquisitions à l’étranger, y compris en France, en se dissimulant derrière des sociétés écrans. Le 13 mai, le fonds d’investissement chinois Wise Road Capital a déposé une offre de rachat sur l’entreprise française Unity Semiconductor (SC) SAS, comme l’indique la plate-forme spécialisée de données financières Refinitiv.

En apparence, ce fonds semble anodin. Créé en 2017 pour investir dans des entreprises technologiques, en particulier de semi-conducteurs, il se définit sur son site Internet comme « privé » et revendique une « prise de décision indépendante ». Or, selon l’analyse du cabinet d’intelligence économique Datenna effectuée pour Le Monde, plusieurs des actionnaires de ce fonds sont étroitement liés à l’Etat chinois. Il est en fait utilisé par Pékin comme un instrument de sa montée en puissance technologique.

UnitySC, discrète et peu connue, ne réalise pour l’instant que 25 millions d’euros de chiffre d’affaires par an, mais pourrait connaître un bel avenir. Grâce à son centre de recherche dans la « mini-Silicon Valley » de Grenoble, elle a mis au point une technologie de contrôle-qualité des galettes de silicium sur lesquelles sont gravés les circuits intégrés. Celle-ci est prometteuse, avec la miniaturisation croissante des semi-conducteurs.

Les puces électroniques sont devenues incontournables dans l’industrie mondiale. On les trouve dans les smartphones, les ordinateurs, mais aussi les missiles balistiques et les voitures

Dans le monde de l’infiniment petit, la moindre poussière, invisible à l’œil nu, peut causer des dysfonctionnements, et chaque couche déposée sur la galette doit être uniforme au millimètre près.

Wise Road Capital n’en est pas à sa première acquisition en Europe. Selon le quotidien South China Morning Post, plusieurs centres de recherche ou de production tombés dans son escarcelle ont été transférés vers la Chine. Un mois à peine après son rachat, l’entreprise singapourienne United Test and Assembly Center (UTAC) a annoncé la construction d’une usine dans la province chinoise de Shandong (nord-est). L’allemand Huba Control, acquis un mois plus tôt auprès de Siemens, a connu le même sort. Une partie de sa production a été relocalisée dans la province du Sichuan (ouest). Enfin, la coentreprise créée, en juillet 2020, avec l’autrichien AMS, spécialisé dans les capteurs à semi-conducteurs, a abouti à la construction d’une usine dans la province d’Anhui (est).

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