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Au sommet du G20, le risque d’un antagonisme Nord-Sud qui préfigure la COP26

Les chefs d’Etat et de gouvernement du G20, à Rome, le 30 octobre 2021. KIRSTY WIGGLESWORTH / AP

C’était un risque avant le sommet du G20, réuni samedi 30 et dimanche 31 octobre à Rome. Cela pourrait le rester lors de la COP26 de Glasgow organisée dans la foulée. A l’occasion de ces deux grands rendez-vous multilatéraux, les négociations climatiques menaçaient de dégénérer en un affrontement entre les pays riches et les pays émergents. Parmi les trois pays attendus au tournant figurent la Chine de Xi Jinping, l’Inde de Narendra Modi et le Brésil de Jair Bolsonaro, trois dirigeants autoritaires, soucieux de développer leur économie, surtout après la pandémie, et prompts à mettre leur souveraineté en avant quand il s’agit de défendre leurs intérêts.

« La possibilité qu’ils partent en croisade, en se faisant les porte-parole des pays les plus pauvres, en particulier africains, existe. Il faut tout faire pour éviter ce type de clivage », observe un diplomate occidental au fait des discussions. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles Emmanuel Macron s’est empressé, samedi, de rencontrer le premier ministre indien Modi, afin de « l’arrimer » aux discussions climatiques, comme l’a expliqué l’Elysée avant le G20.

L’enjeu est d’autant plus au cœur du sommet des vingt principales économies de la planète qu’il s’achèvera au moment où débute la 26e conférence des Nations unies sur le climat. Près de 30 000 personnes, issues de 196 pays, se rassembleront à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre, pour une négociation cruciale afin d’accélérer la lutte contre le changement climatique. Sitôt le G20 fini, les dirigeants des grandes puissances s’envoleront en effet de Rome vers la cité écossaise où 120 chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus lundi et mardi. Xi Jinping sera absent, mais participera par visioconférence.

Limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C

« Cette concomitance est très importante. C’est là que pourraient se cristalliser les équilibres », juge le ministère français de la transition écologique. « Une issue positive permettrait d’arriver à Glasgow avec un élan et l’espoir de réussir à contenir le réchauffement climatique », abonde Alden Meyer, expert au centre de réflexion E3G et fin connaisseur des négociations climatiques.

Pour qu’il serve véritablement de rampe de lancement à la COP, le G20 est attendu sur plusieurs questions, la négociation ressemblant à un vaste puzzle dont les pièces sont encore dispersées. D’abord, reconnaître la nécessité de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Il s’agit de l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris sur le climat, scellé en 2015, qui prévoit également de contenir le réchauffement « bien en deçà » de 2 °C. La présidence britannique de la COP26 a fait de cet objectif sa priorité : « To keep 1,5 °C alive » (« garder en vie le 1,5 °C »).

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