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Au G20, une internationale de parlementaires contre Pékin

La première réunion de l’IPAC, emmenée par l’ancien leader conservateur britannique Iain Duncan Smith, à Rome, le 29 octobre 2021. IPAC GLOBAL / YOUTUBE

Elle n’a manqué aucun des sujets qui déclenchent les foudres de Pékin. Les libertés bafouées de Hongkong, dont est venu parler l’ancien leader étudiant Nathan Law. Le Tibet occupé, représenté par le président de l’administration centrale en exil, Penpa Tsering. La persécution des musulmans ouïgours en Chine, évoquée par la musicienne activiste Rahima Mahmut. Les menaces contre la démocratique Taïwan enfin, rappelées avec clarté en visioconférence par son ministre des affaires étrangères, Joseph Wu.

Pour sa première réunion, vendredi 29 octobre, à Rome, l’Alliance interparlementaire sur la Chine (IPAC) a frappé fort. Ce réseau de quelque 200 députés et sénateurs de tous bords et de nombreux pays est né en 2020, le 4 juin, jour anniversaire de la répression de Tiananmen.

Vendredi, l’IPAC a reçu l’appui du ministre taïwanais Joseph Wu, dont la présence à Bruxelles, non confirmée, a provoqué l’emballement inquiet des chancelleries. « L’IPAC va dans la bonne direction, a-t-il déclaré. De même, l’Union européenne [UE] s’est engagée à renforcer ses liens politiques avec Taïwan, ce qui est une étape historique. La Commission européenne a aussi montré son soutien. Il faut continuer. »

Le représentant de Taipei a rappelé les incursions militaires record de l’armée chinoise dans la zone de défense de l’île cette année, les pressions politiques incessantes. « La Chine est en train d’essayer de détruire la démocratie. Taïwan est en première ligne. Nous ne devons pas laisser faire. J’incite les parlementaires à venir. » Avec lui, cette semaine, deux autres ministres et des chefs d’entreprises taïwanais ont été reçus en République tchèque. M. Wu a souligné que son gouvernement encourageait les investissements en Europe, a fortiori depuis le gel de l’accord commercial UE-Chine, dont le sort est plombé par les sanctions prises par la Chine à l’encontre de parlementaires européens, en réponse à celles décidées par l’UE en soutien des Ouïgours. « Ce faisant, la Chine n’a fait que renforcer notre détermination sur les droits de l’homme », note le député belge Samuel Cogolati, visé par Pékin.

« Aux Parlements d’agir »

L’IPAC profitait du G20, réuni ce week-end dans la capitale italienne, même si elle reste lucide sur sa capacité à y être entendue, comme l’a souligné le conservateur britannique Iain Duncan Smith. Cette figure du Brexit, artisan de la campagne de Boris Johnson en 2019, regrette de voir la Chine « traitée comme une nation normale dans l’enceinte du G20, bien qu’elle pratique des abus de droits humains à grande échelle ». Et d’ajouter, à l’adresse des chefs d’Etats : « Ce n’est pas parce que vous ne voulez pas en parler que ces problèmes vont disparaître ! »

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