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Au Luxembourg, le premier ministre admet à demi-mot s’être livré à un plagiat

Le premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, s’adresse aux journalistes à son arrivée au Conseil européen, à Bruxelles, le 22 octobre 2021. JOHANNA GERON / AP

Un peu trop de copier-coller : un mémoire de fin d’études du premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, aurait, selon le site reporter.lu, comporté 96 % d’« emprunts non crédités ». En clair, ce travail, déposé pour conclure un diplôme d’études approfondies (DEA) à la faculté de droit et de sciences politiques à l’université de Nancy – devenue université de Lorraine – aurait été un plagiat.

M. Bettel, 48 ans, en avait 26 à l’époque. Dans un demi-aveu, il a admis qu’« on aurait pu – ou qu’on aurait dû – le faire autrement ». Le « on » semble désigner l’étudiant qu’il était à l’époque, « auteur » de ce document de 56 pages consacré à une question ambitieuse : « Vers une réforme possible des modes de scrutin du Parlement européen ? »

Affirmant avoir œuvré « en toute âme et conscience », le chef du gouvernement grand-ducal s’en remet désormais à l’université pour « évaluer » son travail et sa conformité aux critères « de l’époque ». Celle – c’était il y a vingt-deux ans – où les logiciels antipiratage n’existaient pas. Dans un communiqué, l’université assure, en tout cas, prendre l’affaire au sérieux et avoir lancé sa propre instruction, qui pourrait déboucher sur une éventuelle sanction. Que M. Bettel se dit prêt à accepter, « naturellement ».

Selon reporter.lu, deux livres, un article de presse et le contenu de deux sites Internet auraient été largement démarqués, sans aucune référence. Et, visiblement, sans susciter l’étonnement du jury.

Parfois mouillé, jamais éclaboussé

Si des affaires de plagiat ont entraîné la démission de dirigeants en Allemage ou en Scandinavie, il ne semble pas, en revanche, que le responsable libéral ait du souci à se faire pour son avenir. La presse luxembourgeoise a décidé de ne pas monter l’affaire en épingle et les partis, tant de la majorité que de l’opposition, ont apparemment décidé de l’imiter. La principale formation d’opposition, le Parti populaire chrétien-social est lui-même impliqué dans un scandale politico-financier qui concerne plusieurs de ses membres.

Dans ce petit pays où, dit-on, « tout le monde se connaît », M. Bettel reste populaire malgré un profil assez atypique : il a renversé, en 2013, la majorité conservatrice longtemps incarnée par Jean-Claude Juncker, légalisé le mariage entre personnes de même sexe, instauré la gratuité des transports publics et annoncé, très récemment, la légalisation de la consommation et de la culture du cannabis. Il a aussi innové en associant la gauche et les Verts à son parti libéral.

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