ICO ou Initial Coin Offering désigne le lancement d’une nouvelle cryptomonnaie. Une ICO permet à un investisseur d’acheter des tokens spécifiques à un prix plancher en tablant sur une montée en puissance à venir.
Le terme ICO rappelle celui de IPO, soit Initial Public Offering, une opération financière conduite par une entreprise à l’aide de ses conseils afin de conduire son entrée en Bourse. Cette similitude entre les deux termes est trompeuse et a parfois favorisé des investissement sur des ICOs sans lendemains.
Ethereum : la première ICO
La toute première ICO a été menée par Vitalik Buterin, le créateur de Ethereum en janvier 2014. Elle était plus proche d’un crowdfunding que d’une entrée en Bourse, et visait à aider au financement des recherches sur Ethereum. Cette première ICO a été un énorme succès : Buterin et ses associés ont pu récupérer 31.591 bitcoins, soit près de 18 millions de dollars. En échange de ces bitcoins, les investisseurs se sont partagés quelques 60 millions d’ETHs.
Dans l’ICO d’Ethereum, se trouvait le principe même des ICO : proposer l’acquisition de tokens d’une nouvelle monnaie. Chacune est accompagnée d’un Livre blanc dans lequel le créateur de cette monnaie expose quels en sont les atouts. Dans cette mesure, le principe présente une lointaine analogie avec la Bourse ; l’investisseur qui achète des tokens espère qu’ils vont prendre de la valeur.
Des ICOs par milliers
L’exemple d’Ethereum a été rapidement suivi : à partir de 2015, des milliers de nouvelles cryptomonnaies sont apparues et chacune s’est fait connaître au public par le biais d’une ICO. Parmi les plus réussies (en terme de retour sur investissement), on peut citer, outre Ethereum, Iota, NEO, Stratis, EOS, NXT, Ark ou Lisk.
La vogue des ICO a clairement contribué à la popularité des cryptomonnaies. Le pic a été atteint au premier semestre 2018 avec près de 7 milliards de dollars investis dans des ICO.
Un engouement parfois trompeur
Pourtant, assez vite, il a fallu tirer la sonnette d’alarme et le Wall Street Journal (WSJ) l’a fait dans une enquête approfondie publiée en mai 2018. Ce journal financier s’était livré à l’analyse de 1.450 ICO et il a estimé que 270 d’entre elles étaient frauduleuses. Toujours selon le WSJ, l’ensemble représentait une perte d’1 milliard de dollars pour les investisseurs de ces ICOs. À titre d’exemple, la start-up LoopX avait levé 4,5 millions de dollars avant de disparaître de la circulation. Il est apparu par ailleurs que diverses célébrités avaient prêté leurs noms à des ICO relatives à des tokens sans réelle valeur — des condamnations ont suivi.
La SEC (équivalent américain de la Commission des Opérations de Bourse) n’a pas tardé à entrer en alerte et a engagé plusieurs dizaines de procès à l’encontre de ceux qui avaient ainsi conduit des ICO frauduleuses. Les amendes infligées ont dépassé 1,5 milliard de dollars.
Ainsi donc, avec quelques années glorieuses, le phénomène des ICO a perdu son auréole. Les investisseurs ont compris, à la dure, qu’elles différaient fortement d’une IPO, laquelle concerne une jeune entreprise ayant démontré, souvent durant plusieurs années, que ses produits pouvaient séduire durablement un public.
Une première dégringolade des ICO a eu lieu au 1er trimestre 2019. Les poursuites engagées par la SEC et autres autorités de marché ont contribué à refroidir fortement le marché.
L’alternative : IEO et launchpad
De nos jours, si les ICOs continuent d’être pratiquées quasi quotidiennement, deux autres méthodes sont privilégiées pour lancer une nouvelle monnaie.
L’IEO ou Initial Exchange Offering consiste à coter directement une monnaie sur un exchange (place de marché) reconnu tels que Coinbase, Binance ou Kraken. Par nature, ces exchanges se montrent fort sélectifs dans le choix des tokens accueillis.
Les Launchpads s’apparentent à des investissements de capital-risque et bénéficient de la réputation de ceux qui gèrent ces platesormes. Parmi elles, citons Trustswap, Red Kite, Polkastarter…
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