L’équipe de France masculine de poursuite (Thomas Denis, Thomas Boudat, Valentin Tabellion et Benjamin Thomas) ont mis fin, avec de l’argent, à 18 ans sans médaille mondiale pour un quatre tricolore. En finale, les Bleus ont fait trembler les Italiens, champions olympique, le fruit d’une renaissance.
Ce France-Italie a fait vibrer les murs du lifté Stab Vélodrome de Roubaix. A chaque tour des trois premiers kilomètres de cette poursuite, les deux quatuors se sont filés des gnons à coups de millième. A toi à moi. A deux tours et demi de l’arrivée, les Bleus s’accrochent aux pédaliers transalpins. Avec leurs vélos et leurs casques dorés, les Transalpins sont les Midas du chrono. La stratégie française a failli faire tomber Filippo Ganna et sa bande en finale de la poursuite des Mondiaux de cyclisme sur piste. Sur les conseils de Steven Henry, les Bleus avaient choisi un tempo de départ plus rapide que leur record de France de la veille (3’47’’816) : « C’était la stratégie. On est parti un poil plus vite que ce que l’on fait d’habitude. Et si on le sentait que je me sacrifie pour que Benjamin finisse fort. Ca a matché les trois kilomètres », rembobine Thomas Denis.
Le train bleu a cédé un wagon, Denis justement, au moment où chaque cuisse est importante. Dans les 500 derniers mètres, la Squadra a fait plier ces Français qui lui collaient aux chaussettes (3’47’’192 contre 3’49’’168). Une belle bataille de 16 tours qui a enflammé la piste roubaisienne : « On a essayé de s’améliorer sur le troisième kilomètre et on l’a payé derrière juge Benjamin Thomas. Thomas Denis s‘est sacrifié, la Boude (Thomas Boudat) s’est retrouvé tout seul. On a tout donné. »
Paris 2024 dans le viseur
C’était le premier tournoi pour ces quatre. Ils ont récupéré Boudat qui avait délaissé la poursuite et Thomas qui papillonnait entre omnium et américaine en vue des Jeux. Des Jeux sans la France, une qualification raturée fin 2019. De cette amertume, Steven Henry, a multiplié les stages avec son quatuor. « Ne pas aller aux JO, ça m’a boosté explique Valentin Tabellion. On revient de loin. Ici, il y a tout le travail effectué avec les coaches. On ne lâchera pas le morceau, on est loin de notre maximum. »
La poursuite française cherchait une médaille mondiale depuis 2003 et le quatre Fabien Merciris, Jérôme Neuville, Franck Perque et Fabien Sanchez. Une éternité. Sur ce Mondial post-JO, certaines teams n’avaient pas sorti leurs plus gros braquets et d’autres nations ne sont pas venues. Mais la progression est visible et l’avenir très intéressant. A l’arrivée, Benjamin Thomas gardait un jugement dur sur la différence entre les bleus et leurs bourreaux du jour : « En face ce sont des mecs qui ont gang des titres importants. On n’est pas des débutants mais on est une classe en dessous et ça s’est vu aujourd’hui ». Avant d’ajouter : « On sait qu’en corrigeant quelques petites choses on peut matcher avec eux. Quand on voit ce qu’on peut faire dans ces conditions alors que les Italiens s’entraînent tout le temps ensemble, il y a des points d’amélioration partout. » Le chemin jusqu’aux JO 2024 a pris une bonne impulsion.
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