Au fil des révélations, jeudi 14 octobre, le profil de l’auteur présumé de l’attaque qui a fait cinq morts et trois blessés, la veille, à Kongsberg, bourgade de 25 000 habitants au sud-ouest de la Norvège, a commencé à se préciser. Dans l’après-midi, le chef des services de renseignements norvégiens (Politiets Sikkerhetstjeneste, PST), Hans Sverre Sjovol, a estimé qu’il n’y avait « aucun doute que l’attaque soit un acte terroriste », même si l’enquête devra préciser les motifs du tueur.
De nationalité danoise, Espen Andersen Brathen, âgé de 37 ans a grandi en Norvège et passé l’essentiel de sa vie adulte à Kongsberg. Selon le chef de la police régionale, Ole Bredrup Sæverud, l’homme, qui s’était converti à l’islam, faisait l’objet d’un suivi, en raison de « craintes liées à une radicalisation ». M. Sjovol a affirmé lui aussi que les services de renseignement « connaissaient » le suspect, sans préciser de quelles informations le PST disposait ni si des mesures particulières avaient été prises.
La police de Kongsberg a été alertée mercredi à 18 h 13 par des témoins, ayant vu un homme, armé d’un arc et de flèches, tirer sur des passants, près d’un supermarché, provoquant des scènes de panique. Le suspect a été interpellé trente-quatre minutes plus tard. Selon les forces de l’ordre, il portait « d’autres armes », en plus de l’arc, et il a tué plusieurs des victimes chez elles. Il s’agit de quatre femmes et d’un homme, âgés de 50 à 70 ans.
Dans les médias norvégiens, un de ses amis d’enfance a affirmé avoir contacté la police dès 2017. Espen Andersen Bråthen avait publié deux vidéos sur Facebook – l’une en anglais, l’autre en norvégien. Le crâne rasé, fixant la caméra, il se présentait comme « un messager », porteur d’« un avertissement ». « Pour tous ceux qui veulent se rattraper, le moment est venu », déclarait-il, avant de conclure : « Soyez témoin que je suis musulman ».
« Gravement malade mentalement »
Son ami l’a décrit comme « une bombe sur le point d’exploser » et assuré qu’il « avait besoin d’aide, mais ne l’avait pas obtenue ». Un proche de la famille a affirmé à la chaîne NRK qu’il était « gravement malade mentalement », et ce depuis l’adolescence, ce qui a « affecté la vie de ses proches à un haut degré ». Sans emploi, Espen Andersen Brathen vivait seul dans un appartement à Kongsberg et avait « fait des allers-retours à l’hôpital », selon M. Sjovol.
En 2012, il avait été condamné à une peine de soixante jours de prison avec sursis, pour être entré par effraction dans un musée et y avoir commis un vol. Il a aussi été condamné pour possession et usage de produits stupéfiants. En juillet 2020, un tribunal lui a interdit d’approcher ses parents pendant six mois, après qu’il a menacé son père de le tuer. Jeudi, la procureure Ann Irén Svane Mathiassen a fait savoir qu’il allait subir une expertise psychiatrique, afin de déterminer s’il pouvait être jugé responsable de ses actes.
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