Mise aux enchères jeudi à Londres, « La Fille au Ballon », oeuvre de l’artiste Banksy dont l’autodestruction partielle avait fait sensation il y a trois ans, s’apprête à s’envoler lors d’une vente chez Sotheby’s.
Cette version de « La Fille au Ballon », rebaptisée « L’amour est dans la poubelle » (« Love is in the Bin »), est estimée entre 4 et 6 millions de livres sterling (entre 4,6 et 7 millions d’euros), selon la maison de ventes.
Le prix attendu, susceptible d’être dépassé, est quatre à six fois plus élevé que celui qui avait été atteint lors de la vente originale à une collectionneuse restée anonyme, qui se prépare à réaliser une très belle opération.
La dernière apparition de l’oeuvre lors d’une vente aux enchères en 2018 avait suscité la stupéfaction dans le monde entier.
A peine le coup de marteau avait-il retenti qu’un broyeur dissimulé dans le cadre avait réduit en charpie la moitié inférieure de la toile, qui représente une petite fille lâchant un ballon rouge en forme de coeur, ne laissant intact que le ballon sur fond blanc.
Avec cette action retentissante, qui avait provoqué un véritable séisme dans le milieu de l’art, l’artiste de rue avait pour ambition de dénoncer la « marchandisation » de l’art.
Dans son communiqué annonçant la vente, Sotheby’s a qualifié la destruction de « happening artistique le plus spectaculaire du XXIe siècle », la plaçant dans l’ »héritage d’art anti-establishment qui a commencé avec (le mouvement) Dada et Marcel Duchamp ».
– Préférée des Britanniques –
« Lors de cette soirée surréaliste il y a trois ans, je suis devenue par accident la privilégiée propriétaire de +L’amour est dans la poubelle+ », a rappelé l’acheteuse, citée dans le communiqué de Sotheby’s annonçant la vente, « mais il est maintenant temps de s’en séparer ».
Avant même cette notoriété planétaire, « La Fille au Ballon », apparue pour la toute première fois en 2002 sous forme de graffiti réalisé au pochoir sur un mur de la rive sud de Londres, avait déjà été désigné comme l’oeuvre d’art préférée des Britanniques.
La version diptyque de « La Fille au ballon », de Banksy, exposée chez Christie’s à Londres le 1er octobre 2021 (AFP/Archives – Linda ABI ASSI)
Vendredi, une version en diptyque de « La Fille au Ballon » sera mise en enchère, également dans la capitale britannique, cette fois chez Christie’s.
Réalisée en 2005, la toile en deux parties est estimée entre 2,5 et 3,5 millions de livres sterling (entre 2,9 et 4,1 millions d’euros).
Depuis ce coup d’éclat, Banksy affole les ventes aux enchères où ses oeuvres atteignent des records. En mars dernier, « Game Changer », une toile mettant à l’honneur les soignants en période de pandémie de coronavirus, s’était vendue chez Christie’s à 16,75 millions de livres (19,5 millions d’euros).
Banksy s’est fait connaître par une série de graffitis apparaissant sur des bâtiments. L’artiste originaire de Bristol, qui entretient le mystère sur son identité, aime provoquer et donner à réfléchir.
En 2005, il avait réalisé le graffiti « Le lanceur de fleurs » sur un mur de Jérusalem, représentant un manifestant masqué sur le point de lancer un bouquet de fleurs.
L’artiste utilise également sa bombe de graffeur pour manifester son opposition au Brexit son soutien aux migrants, ou encore pour alerter sur l’urgence climatique.
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