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L’accord Aukus met à nu les divisions des Européens sur l’OTAN

Analyse. La période est rude pour les Européens soucieux de voir l’Union en position de mieux se défendre contre des menaces extérieures. Le retrait chaotique de Kaboul a confirmé leur incapacité à agir seuls. La concrétisation du pacte de sécurité trilatéral Aukus (Australie, Royaume-Uni, Etats-Unis) pour la zone Indo-Pacifique a été annoncée un jour avant que soit dévoilée, à Bruxelles, une stratégie européenne passée dès lors presque inaperçue et réduite à un slogan : « Coopération, pas confrontation ». Enfin, les Vingt-Sept ont désormais la confirmation que, même après l’ère Trump, Washington entend sans doute les informer, mais pas les consulter au préalable. Les thèmes de l’« autonomie stratégique » et de l’« Union de la défense » émaillent sans doute de nombreux discours, mais tout cela dégage une image d’impuissance.

Les relations entre l’OTAN et l’UE semblent, elles, à nouveau durablement affectées. Habile et prudent manœuvrier jusqu’ici, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Alliance atlantique, attaque la dernière phase de son mandat avec des objectifs assez clairs. D’une part : contester l’idée d’une défense européenne, qu’il résume à une concurrence et un moyen d’affaiblir l’OTAN. D’autre part : confirmer son peu d’intérêt pour les souhaits des alliés européens, invités à surtout prendre en compte la faiblesse de leur contribution à une organisation dont sont aussi membres, insiste-t-il, des Européens non membres du groupe des Vingt-Sept et donc peu concernés par l’ambition d’un « pilier » européen plus solide (la Norvège, l’Islande, l’Albanie, la Macédoine du Nord, etc.).

Dépeindre le thème de l’autonomie comme anti-américain est, à coup sûr, un moyen de le torpiller et de gagner la sympathie d’Etats d’Europe centrale et orientale. L’Allemagne restant, elle, tiraillée entre sa fidélité à Washington, ses intérêts économiques et sa volonté de maintenir à tout prix la cohésion de plus en plus chancelante des Vingt-Sept.

Zone-clé

Reste la France. Interrogé sur l’accord Aukus, M. Stoltenberg s’est contenté d’affirmer qu’il « comprenait sa déception ». Mais il a souligné que le dernier sommet de l’organisation, en juin, à Bruxelles, avait prôné un rapprochement avec ses partenaires dans l’Indo-Pacifique. « Dès lors, c’est une bonne chose que les alliés œuvrent avec l’Australie », résumait le secrétaire général. Or, c’est en fait un communiqué invitant à une action « en tant qu’alliance » dans la zone, face à la Chine, qui avait été adopté à l’époque.

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