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Tata reprend les commandes d’Air India, vingt ans après la première tentative de privatisation

Un avion d’Air India, à l’aéroport international Indira-Gandhi, à New Delhi, le 8 octobre. SAJJAD HUSSAIN / AFP

C’est une vente historique à maints égards. Tata Sons a remporté, vendredi 8 octobre, l’appel d’offres pour la privatisation d’Air India. Après soixante-huit ans d’absence, la compagnie aérienne revient donc dans le giron de l’emblématique conglomérat. « Content de te retrouver, Air India ! », s’est réjoui, sur Twitter, le président émérite du groupe, Ratan Tata. La compagnie, fondée en 1932 par le légendaire JRD Tata sous le nom de « Tata Airlines », avait été nationalisée quelques années après l’indépendance du pays, au début des années 1950.

En rachetant Air India, Tata Sons met également un terme à un long processus de privatisation jusque-là contrarié. A deux reprises au cours des vingt dernières années, le gouvernement avait cherché à privatiser la compagnie aérienne lourdement endettée, sans jamais y parvenir. En 2001, il avait tenté, sans succès, de vendre 40 % de ses parts de la compagnie aérienne. A l’époque déjà, Tata s’était montré intéressé, avant de jeter l’éponge.

La dernière tentative de privatisation avortée remonte à 2018. Le premier ministre indien, Narendra Modi, souhaitait à l’époque vendre 76 % de ses parts. Mais aucun repreneur ne s’était manifesté. Un ultime appel d’offres a donc été lancé en 2020. Cette fois-ci, l’Etat proposait la reprise totale de sa participation, y compris le contrôle de la filiale low cost, Air India Express, ainsi qu’une participation de 50 % à AISATS, l’entreprise de services aéroportuaires.

Pari au long cours

L’acquisition d’Air India coûtera à Tata plus de 2 milliards d’euros. L’offre gagnante comprend le versement de 310 millions d’euros au gouvernement indien, ainsi que la reprise d’un quart de la dette d’Air India, soit l’équivalent de 1,7 milliard d’euros. Le reste des créances sera transféré à une structure publique ad hoc. La proposition de Tata Sons était en compétition avec l’offre de plus de 1,7 milliard d’euros faite par le consortium mené par Ajay Singh, homme d’affaires à la tête de la compagnie à bas coût SpiceJet.

« Je suis convaincu que le groupe Tata restaurera la gloire d’Air India et rendra l’Inde fière », a déclaré Ajay Singh, après avoir félicité son concurrent. Le « Maharaja des cieux », surnom donné à la compagnie autrefois réputée pour son faste et dont la mascotte est un petit maharaja, a perdu beaucoup de sa superbe. L’avènement des transporteurs privés, puis celui des compagnies à bas coût, l’ont mis à mal. « Certes, reconstruire Air India nécessitera des efforts considérables, mais cela offrira, espérons-le, une très solide opportunité de marché au groupe Tata dans le secteur de l’aviation », a reconnu Ratan Tata dans un communiqué.

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