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Impôts: c’est le retour de la cagnotte

L’économie française redémarre très fort. La dernière note de conjoncture de l’Insee, publiée mercredi 6 octobre le confirme, avec une croissance vigoureuse, qui devrait atteindre 6,25% en 2021 (après -8% en 2020), effaçant donc les stigmates de la crise du Covid-19 pour retrouver son niveau d’avant. Cette forte reprise a une heureuse conséquence pour les finances publiques, alors que la France reste une championne des prélèvements (qui représentent 43,7% du PIB) : elle vient remplir le tiroir-caisse de l’Etat et de la Sécurité sociale. Après un an et demi de « quoi qu’il en coûte » où les dépenses ont explosé tandis que les recettes se réduisaient, l’effet de ciseau est spectaculaire. Alors que le gouvernement ferme (progressivement) le robinet des aides, le flux des impôts encaissés voit son débit brusquement augmenter.

Rentrées fiscales dopées

Tous les indicateurs sont au vert, comme le montrent les documents budgétaires publiés par Bercy dans le cadre des lois de finances 2022 pour l’Etat et la Sécurité sociale, qui donnent des chiffres pour cette année bien plus roses que ceux du budget 2021 actualisé publié le 19 juillet dernier, et du budget de la Sécu 2021 adopté il y a un an. Les entreprises retrouvent leur rentabilité, leurs carnets de commandes

see.fr/fr/statistiques/5431514″>La dernière note de conjoncture de l’Insee, publiée mercredi 6 octobre le confirme, avec une croissance vigoureuse, qui devrait atteindre 6,25% en 2021 (après -8% en 2020), effaçant donc les stigmates de la crise du Covid-19 pour retrouver son niveau d’avant. Cette forte reprise a une heureuse conséquence pour les finances publiques, alors que la France reste une championne des prélèvements (qui représentent 43,7% du PIB) : elle vient remplir le tiroir-caisse de l’Etat et de la Sécurité sociale. Après un an et demi de « quoi qu’il en coûte » où les dépenses ont explosé tandis que les recettes se réduisaient, l’effet de ciseau est spectaculaire. Alors que le gouvernement ferme (progressivement) le robinet des aides, le flux des impôts encaissés voit son débit brusquement augmenter.

Rentrées fiscales dopées

Tous les indicateurs sont au vert, comme le montrent les documents budgétaires publiés par Bercy dans le cadre des lois de finances 2022 pour l’Etat et la Sécurité sociale, qui donnent des chiffres pour cette année bien plus roses que ceux du budget 2021 actualisé publié le 19 juillet dernier, et du budget de la Sécu 2021 adopté il y a un an. Les entreprises retrouvent leur rentabilité, leurs carnets de commandes se remplissent, elles se remettent à investir (+12% en 2021) ? C’est plus de 8,5 milliards d’euros de plus que prévu pour l’impôt sur les sociétés. Les Français se font plaisir et ne regardent pas trop à la dépense après ces mois de restriction qui ont généré une énorme épargne forcée (+4% pour la consommation en 2021) ? Voilà qui dope les rentrées de TVA (tout comme le regain d’inflation, supérieure à 2%), avec près de 14,3 milliards de mieux. Le chômage recule (attendu à 7,6% fin 2021), au plus bas depuis 2008 ? C’est bon pour l’impôt sur les revenus, qui devrait afficher un surplus de près de 7 milliards. Sans compter, détail macabre non sans lien avec la surmortalité liée au Covid-19 (118.000 morts de cette maladie depuis mars 2020), le bonus sur l’impôt sur les successions (+1 milliard par rapport à ce qui était annoncé en juillet, où le chiffre avait déjà été rehaussé de 1,5 milliard par rapport à décembre 2020). Au final, les recettes nettes de l’Etat devraient atteindre 372 milliards… 27 milliards de mieux que ce qui était annoncé il y a trois mois!

Les comptes sociaux bénéficient aussi fortement de ce rebond de croissance et de la baisse du chômage, alors que les cotisations sociales et la CSG sont largement assises sur les revenus d’activité : leurs recettes enregistrent un jackpot de plus de 21 milliards de plus qu’attendu il y a un an.

Cette bonne fortune fiscale devrait se poursuivre en 2022, où la croissance devrait encore s’afficher à 4%… Ce qui explique l’indulgence du Haut conseil des finances publiques qui a validé un budget 2022 malgré des « trous » avec au moins deux grosses dépenses annoncées et non encore budgétées: le plan « France 2030 » et l’extension de la garantie jeunes.

Le non-dit de la cagnotte

Bercy se garde bien cependant de se féliciter publiquement de ces milliards supplémentaires encaissés qui lui facilitent pourtant grandement la tâche pour boucler son budget alors que le président Macron n’a cessé de multiplier les annonces dépensières depuis la rentrée. Pas question de générer un débat sur l’usage à faire d’une « cagnotte fiscale », comme celui qui avait déchaîné les passions à la fin des années 90, quand Lionel Jospin était Premier ministre, et que la bonne croissance avait dégagé un surplus de recettes de 50 milliards de francs (donc moins de 7,6 milliards d’euros). Depuis, à chaque période faste, cette question menace de ressurgir.

Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire entend couper court en martelant qu’il ne compte « pas dépenser l’intégralité des fruits de la croissance, une partie allant à la baisse de la dette ». Certes, cependant, à lire le budget 2022, on voit qu’il n’y a qu’une « aumône » de 1,9 milliard affectée spécifiquement au remboursement des 165 milliards de « dette Covid » héritée de la crise sanitaire, censé être achevé en 2042! Ce qui ne veut pas dire que cette cagnotte va être intégralement dépensée. Elle permet plutôt de financer sans stress les largesses annoncées par Emmanuel Macron tout en affichant en fin d’année un déficit public sûrement moins pire que l’abyssal 8,4% du PIB prévu officiellement. Un gage à bon compte de sérieux budgétaire qui pourra être mis au crédit du gouvernement… et sera un bon argument à faire valoir dans la campagne présidentielle. Pendant ce temps, la dette devrait culminer en 2021 à 116% du PIB.

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