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La Roumanie s’enfonce dans la crise politique après la chute du gouvernement

Une député roumaine lors du vote de défiance contre le gouvernement de Florin Citu au parlement à Bucarest, en Roumanie, le 5 octobre 2021. VADIM GHIRDA / AP

La Roumanie s’enlise dans une crise politique doublée d’une crise sanitaire sans précédent. Mardi 5 octobre le gouvernement libéral est tombé après l’adoption d’une motion de censure déposée par l’opposition sociale-démocrate qui a recueilli 281 voix, soit une large majorité par rapport aux 234 voix requises par la Constitution. La chute de l’exécutif en place depuis seulement neuf mois complique la gestion d’un pays secoué par une nouvelle vague de Covid-19.

Le nombre des contaminations est monté en flèche avec plus de 15 000 nouveaux cas et 252 décès par jour qui s’ajoutent aux 36 667 décès déjà comptabilisés depuis le début de la pandémie. Dans les hôpitaux les services d’urgences sont complets et les médecins se plaignent de l’indifférence des autorités. « Nous n’avons pas de temps pour les motions de censure, s’agace le docteur Octavian Jurma. Chez nous, l’urgence est dans les hôpitaux. »

En décembre 2020, le gouvernement dirigé par le libéral Florin Citu, soutenu au Parlement par une alliance de centre-droit, avait reçu un mandat de quatre ans. Mais la lune de miel entre les libéraux et le jeune parti Union Sauver la Roumanie Plus (USR Plus), une version locale de La République en marche (LRM) d’Emmanuel Macron, n’a pas duré. Florin Citu est devenu la bête noire de la droite comme de la gauche. Cet ancien banquier de 49 ans formé aux Etats-Unis semblait être le soldat parfait du Parti national libéral (PNL) dirigé par Ludovic Orban, président de la Chambre des députés. Mais le soldat s’est rapidement métamorphosé en général lorsqu’il a conquis, le 25 septembre, la présidence du parti.

« Bon voyage, M. Citu ! »

Son arrivée à la tête du PNL aura été une victoire à la Pyrrhus. Les confrontations publiques avec Ludovic Orban ont été ponctuées d’échanges de coups et de révélations sur sa vie privée qui ont affaibli le camp libéral et fourni des armes à l’opposition sociale-démocrate. Les couacs des libéraux ont par ailleurs exaspéré leur allié USR Plus, indispensable pour conserver la majorité au Parlement. Le 6 septembre, ce parti a retiré ses ministres du gouvernement et coupé les liens avec les libéraux.

« Nous allons voter la motion de censure pour mettre fin à l’agonie du premier ministre, Florin Citu », avait prévenu son président, Dacian Ciolos. Cet ex-président du groupe Renew au Parlement européen – poste qu’il a quitté pour commencer une nouvelle carrière politique en Roumanie – ajoutait : « M. Citu a raté sa campagne de vaccination contre le Covid-19 et utilisé des fonds publics lors de sa campagne pour gagner la présidence du Parti national libéral. Ce monsieur ne peut pas rester premier ministre. »

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